Transitions Pro, accompagner la reconversion et l’avenir professionnel des salariés

Élus président et vice-président du conseil d’administration de Transitions Pro Martinique, en juillet 2024, Didier Fitte-Duval et Jean-Michel Symphor évoquent les ambitions de l’organisme partitaire dans un contexte économique difficile.

Jean-Michel Symphor : Acteur majeur de la reconversion et de la mobilité professionnelle, Transitions Pro Martinique agit en faveur de l’employabilité des salariés du privé en lien avec les besoins en compétences du territoire. Administrée par les partenaires sociaux, l’association a pour mission de sécuriser le parcours de reconversion des salariés du secteur privé en mobilisant le dispositif Projet de transition professionnelle qui permet de prendre en charge les frais de formation et la rémunération des salariés.

L’organisme paritaire assure également la gestion d’autres dispositifs : le certificat CléA, pour les salariés peu qualifiés, le dispositif démissionnaire, pour la création ou reprise d’entreprise et, plus récemment, le PUR et le FIPU qui concernent les salariés souffrant d’usure professionnelle.

Didier Fitte-Duval : Le tissu économique local, essentiellement constitué de petites structures ayant peu de visibilité sur leur développement, rend difficile l’accompagnement en interne des souhaits d’évolution des salariés. Transitions Pro est la solution qui offre l’opportunité de postuler ailleurs ou de créer son entreprise. Nous avons un vivier de personnes motivées et volontaires qui ont juste besoin qu’on leur laisse leur chance. Un projet professionnel qui se concrétise, c’est la Martinique qui avance !

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D. F-D. : La Martinique, à l’instar d’autres régions ultramarines, est confrontée à des problématiques exacerbées par l’insularité, comme le coût élevé de la vie. Dans ce contexte, Transitions Pro joue un rôle déterminant puisqu’il permet aux salariés de s’accomplir professionnellement, d’atteindre leur idéal. Notre mission ne se limite pas à la gestion administrative mais vise à accompagner les talents locaux, à éviter qu’ils ne quittent la Martinique pour l’Hexagone, à leur ouvrir de nouvelles perspectives d’évolution professionnelle et, surtout, à maintenir l’espoir d’un avenir durable pour nos territoires. Hélas, notre action est actuellement freinée par des contraintes budgétaires.

J-M. S. : Tout est mis en œuvre pour limiter l’impact sur l’accompagnement à la reconversion mais la situation reste tendue notamment pour les formations de longue durée ou celles qui traitent de l’illectronisme ou de l’illettrisme. Répondre aux appels à projets des fonds européens et régionaux reste un levier financier majeur pour le maintien de l’équilibre budgétaire et pour la garantie de co-financement des dossiers de reconversion.

D. F-D. : Nous proposons deux mesures urgentes et concrètes : l’instauration d’un budget de fonctionnement plancher, indépendant des dotations annuelles, pour garantir la pérennité de nos actions ; une augmentation significative des dotations allouées aux territoires insulaires afin de répondre à toutes les demandes d’accompagnement et de formation.

Ces ajustements sont indispensables pour assurer un accompagnement de qualité, à la hauteur des attentes légitimes des collaborateurs et des bénéficiaires de nos services. En 2024, en Martinique, nous avons dû faire des choix très difficiles. C’est aussi un nouveau défi pour la directrice, Janick Fonsat, et toute son équipe.

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J-M. S. : Face à de nombreuses problématiques (vie chère, économie insulaire, vieillissement de la population, baisse de la démographie…), nous croyons que la reconversion professionnelle doit être considérée comme une véritable alternative au changement. En effet, s’engager vers des métiers porteurs ou en tension offre de nouvelles perspectives aux salariés dont les emplois sont menacés. Une nouvelle chance pour une nouvelle vie professionnelle sécurisée, en adéquation avec les besoins du territoire en termes de compétences et de qualifications.

D. F-D. : De nombreux secteurs d’activité sont concernés (le numérique, le développement durable…) mais il est certain que les plus grands besoins se font d’ores et déjà ressentir dans les secteurs sanitaires et médico-social (infirmier, accompagnant éducatif et social, aide-soignant, etc.) mais aussi au niveau des emplois administratifs (contrôleur de gestion, comptable paie…). Ce sont les compétences clés et spécialisées qui font défaut. Il faut aussi encourager les Martiniquais à se lancer dans l’entrepreneuriat pour apporter de nouveaux services aux entreprises et aux particuliers.

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