Quand le tourisme guyanais mise sur le spatial et se met en orbite

Partenariat. Fruit d’un partenariat ambitieux et d’une confiance renouvelée, l’aventure spatiale guyanaise joue un rôle clé dans l’économie du tourisme de la Guyane. – Texte Yva Gelin

Le lancement du télescope James-Webb, un événement international

Le 22 décembre, c’est « l’objet le plus cher jamais envoyé par l’homme dans l’espace, le télescope James-Webb qui sera lancé depuis la base spatiale de Kourou, à bord d’Ariane 5 ». Une fois arrivé à bon port, cet appareil extrêmement sophistiqué aura pour mission d’observer l’univers dans l’infrarouge afin de mieux en capter les éléments en constante expansion.

Par conséquent, sur terre, la Guyane et la ville de Kourou sont sous les feux des projecteurs médiatiques pour cet événement qui va notamment réunir un cortège de sommités scientifiques et politiques, américaines et européennes. En ne comptant que les techniciens présents pour la campagne de tir, ce sont entre 500 et 700 personnes qui sont attendues. « Tous les hôtels classés sont déjà complets », précise le président du Comité du Tourisme de la Guyane, Jean Luc Le West.

Un événement hors du commun dans un lieu d’exception. Car la base spatiale de Kourou, seule base européenne, est « l’une des plus intéressantes au monde de par son positionnement. Plus le lancement d’une fusée se fait proche de l’équateur, et plus il sera assuré d’être réussi car moins soumis à la gravité du noyau terrestre. »

« Des populations vivent directement et indirectement de ce secteur d’activité, cite le président. La réussite du spatial, c’est la réussite des Guyanais. »

Tourisme d’intérêt spatial

Si le tourisme spatial tel que développé par Blue Origin ou SpaceX est à ranger dans la catégorie “insolite”, le “tourisme d’intérêt spatial” représente lui une réalité de terrain et un secteur clé dans l’attractivité de la destination Guyane. Il est possible de s’émerveiller devant le décollage d’une fusée, d’autres curieux peuvent explorer le musée de l’Espace ou plus, arpenter le centre spatial, les centres de contrôle et les zones de lancement. Des visites de sites plébiscitées qui accueillent déjà 34% des touristes du territoire chaque année.

« Pouvoir offrir des sorties très authentiques grâce à une nature dense et parallèlement des activités en lien avec la technologie spatiale de pointe est complètement antinomique… Cette originalité en Guyane permet d’offrir aux touristes une expérience sans égal, sur laquelle nous voulons capitaliser », assume le  Président du CTG.

Partenariat singulier

Le Centre Spatial Guyanais et le Comité du Tourisme de la Guyane travaillent conjointement à la mise en valeur du site et des expériences touristiques associées. Les îles du Salut, dont le Centre spatial (CSG) est propriétaire, sont ainsi à la fois un des trois premiers sites les plus visités de la Guyane et la zone d’observation des lancements réservée à l’usage des scientifiques. De même, la base comporte des zones naturelles protégées, des savanes abritant plus de 700 espèces, où sont organisées des randonnées chaque mois…

« En faisant coopérer les secteurs touristique et spatial, ce sont les économies de la technologie, de la biodiversité, les économies bleue, verte et spatiale qui sont mises en lien. »

Derrière chaque expérience et chaque parcours touristique inédit, ce sont les Guyanais qui sont directement concernés. « Des populations vivent directement et indirectement de ce secteur d’activité, cite le président. La réussite du spatial, c’est la réussite des Guyanais. En faisant coopérer les secteurs touristique et spatial, ce sont les économies de la technologie, de la biodiversité, les économies bleue, verte et spatiale qui sont mises en lien ». Un modèle de développement à part entière.