Suzy Duflo, détermination et engagement pour le bien-être des patients
Il y a des choses qui ne s’expliquent pas. Elles sont. Comme inscrites dans vos gènes, comme une évidence. Ne pas chercher à comprendre et accepter l’augure de ce qui est déjà là, qui vous est destiné. Sa ki la pouw… Suzy Duflo sera médecin. – Texte Willy Gassion
« À l’âge de 5 ou 6 ans, je savais déjà que je voulais être médecin, je ne sais pas pourquoi, à l’époque de mon orientation vers les études de médecine, il n’y avait personne de ma famille dans le corps médical, je n’ai pas le souvenir qu’un de mes parents m’ait dit de faire médecine. »
L’enfance précisément se déroule à Basse-Terre où la ville semble se confondre avec la campagne. « On habitait au cœur de Basse-Terre, mais on avait la chance d’avoir une maison avec une cour intérieure, on avait des poules et des œufs, tous les week-ends, nous allions à la mer. La mer c’est très important pour moi, j’ai appris à nager à Malendure. »
« Je ne suis pas un génie, j’ai beaucoup travaillé, si j’en suis là, ce n’est pas parce que j’ai obtenu des faveurs, je le dois à ma détermination. »
Déterminée
Il aura fallu plus de 20 ans d’études à Suzy Duflo à Montpellier, à Marseille et aux États-Unis, pour que son « rêve devienne réalité », 20 ans pour devenir ce qu’elle a toujours voulu être : d’abord médecin ORL et chirurgien cervico-facial puis praticien hospitalier et professeur des universités.
Ne lui parlez pas de chance, ne lui dites pas non plus que c’est une tête. Celle qui a eu son Bac C à 17 ans réfute ces facilités de l’esprit : « je ne suis pas un génie, j’ai beaucoup travaillé, si j’en suis là, ce n’est pas parce que j’ai obtenu des faveurs, je le dois à ma détermination. »
« Il fallait que je revienne »
« J’ai toujours su qu’il fallait que je revienne. » Revenir au péyi pour soigner. Revenir pour porter sa pierre à l’édifice de la santé en Guadeloupe. « Ma priorité est le patient et notamment celui qui est atteint de cancer et que j’opère de la tête et du cou. J’ai mis en place les Journées Antillaises de Cancérologie qui consistaient à apporter de l’information aux médecins généralistes, aux spécialistes et aux patients. »
Recevoir les patients, mais aussi aller à leur rencontre, rendre la santé accessible aux populations les plus éloignées. « Avec mes équipes, on a débuté des consultations avancées à Marie-Galante et mis en place des consultations dans les îles du Nord avec un prévisionnel pour Basse-Terre. » En tant qu’ex-présidente de la Commission Médicale d’Établissement (CME) et du Groupement hospitalier de Territoire, Suzy Duflo a favorisé la mobilité des praticiens sur le territoire pour faire en sorte que « les soins soient prodigués à tout le monde, de la même façon et sur les mêmes critères ».
« J’ai insisté sur le fait qu’on augmente l’attractivité du nouvel hôpital. Rendre l’hôpital attractif, magnétique et aimant, c’est la devise que je prône. »
« Une faculté d’excellence »
Le doyen qu’elle est, a « un but majeur : ouvrir une faculté de santé de plein exercice avec tous les cycles et permettre à nos étudiants de rester dans leur environnement ». En septembre 2022, une formation d’orthophonie sera disponible à l’UA. « Nous voulons aussi faire de la faculté de médecine, une faculté d’excellence et la rendre visible à l’international. »
En tant qu’ex-présidente du CME, Suzy Duflo a participé à l’élaboration et la construction du nouvel hôpital. « J’ai insisté sur le fait qu’on augmente l’attractivité du nouvel hôpital. Rendre l’hôpital attractif, magnétique et aimant, c’est la devise que je prône. »
Suzy Duflo pose sur son bureau une petite boite de confiseries : « N’écrivez pas que je mange des sucreries », plaisante-t-elle. On ne promet rien. « J’ai aimé me replonger dans mes souvenirs d’enfance, ça m’a fait du bien, je voudrais que chaque petite fille et chaque petit garçon sachent que rien n’est inaccessible, qu’ils peuvent accéder à des études supérieures et intervenir dans le développement de leur pays. »
« Je voudrais que chaque petite fille et chaque petit garçon sache que rien n’est inaccessible, qu’ils peuvent accéder à des études supérieures et intervenir dans le développement de leur pays. »
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