Sophie Chauveau, observer, constater, agir

C’est un esprit pragmatique, doux et joyeux qui vient de prendre la place de sous-préfète en charge de la cohésion sociale, en la personne de Sophie Chauveau.

Sophie Chauveau © Jean-Albert Coopmann
Yva Gelin

C’est un esprit pragmatique, doux et joyeux qui vient de prendre la place de sous-préfète en charge de la cohésion sociale, en la personne de Sophie Chauveau.

Observer

5 juin 2023. C’était il y a moins d’un an, Sophie Chauveau débarquait pour la première fois de sa vie en Martinique. Une femme qui n’a pas froid aux yeux. Avec elle d’ailleurs, tout se fait au regard. Une question de perception.

Elle le dit elle- même, qu’une fois arrivée en Martinique, « bien sûr, il y avait les visites de courtoisies que la fonction exige et puis quand j’ai eu le temps, j’ai découpé la Martinique en quatre et je suis partie visiter. Pour mieux appréhender un sujet, j’ai besoin d’être sur place. Surtout, je ne veux pas me draper dans ma fonction et je cherche toujours à rester accessible ».

Constater

Il serait d’ailleurs dommage de passer à côté de la personne qui se cache derrière cette fonction, qu’elle qualifie d’ailleurs de « deuxième vie ». La première, elle l’a passée en tant qu’enseignante- chercheuse en Histoire des sciences et des technologies. Jusqu’au jour venu où un « besoin d’être plus opérationnelle » la pousse à fermer la porte de l’enseignement et ouvrir celle de la politique publique.

« Quand on transmet un savoir à des jeunes, très peu le réutilisent. Après 20 ans d’exercice, j’ai estimé que c’était absurde ». En parallèle, l’enseignante-chercheuse a également publié des études sur des sujets tels que l’histoire de l’industrie pharmaceutique en France ou encore l’affaire du sang contaminé.

Agir

Dans sa conception du temps, Sophie aime à ce qu’il soit utilisé à bon escient. Des causes lui tiennent à cœur et sa nature de chercheuse la pousse à vouloir en comprendre tous les tenants et aboutissants, tout autant que sa nouvelle fonction de sous-préfète lui donne la possibilité d’agir sur un volet plus concret.

Les personnes en grande errance, la lutte contre les violences intra-familiales, le respect des causes LGBT+… Et s’il peut lui arriver de se sentir submergée, c’est à l’eau qu’elle reprend ses esprits. « Je nage. Ça me permet de sortir la tête de l’eau ! » (rires) Garder en ligne de mire l’essentiel semble être une philosophie de vie pour cette femme qui ne souhaite pas perdre de temps avec « des gens toxiques », et qui préfère, le sourire aux lèvres, avancer, avec, quand le cœur lui en dit, une chanson de Bob Marley dans la tête.


Retrouvez cet article dans le hors-série Portraits Martinique n°2, édition 2024.