Solicaz, solutions innovantes pour productions durables

Entreprise d’ingénierie écologique, Solicaz travaille sur le développement de biostimulants bactériens afin de régénérer les sols, accroître les rendements et la résistance des cultures. Son expertise est sollicitée bien au-delà des frontières de la Guyane.

Par Adeline Louault – Photo Mathieu Delmer

Portée par Élodie Brunstein, titulaire d’un diplôme en agro-environnement, Solicaz répond à la problématique des impacts environnementaux par des solutions écologiques. La start-up est née en 2010 d’une étroite collaboration avec l’INRA, le CNRS, le CIRAD et AgroParisTech, réunis en Guyane au sein de l’unité mixte de recherche EcoFog ⁽¹⁾. « Ce rapprochement a été capital pour le démarrage de notre activité. Il nous a permis de partager nos connaissances scientifiques, d’obtenir des financements européens pour la R&D, mais aussi de bénéficier de moyens techniques », explique la fondatrice et dirigeante de Solicaz.

Située à Kourou, l’entreprise s’inspire du fonctionnement de la nature, et plus spécifiquement de l’activité biologique des sols, pour développer des expertises et des solutions durables s’adressant aux secteurs économiques liés à l’exploitation de la terre et de ses ressources. Elle accompagne ainsi les agriculteurs, les forestiers, les miniers et les entreprises d’énergies renouvelables vers des pratiques vertueuses.

Résultats prouvés

Dans l’attente de l’autorisation de commercialisation de ses amendements organiques, la start-up est en capacité de proposer à ses clients des plants déjà biostimulés ainsi que des solutions uniques et sur mesure. « Les résultats obtenus depuis dix ans ont prouvé l’efficacité de notre expertise et de nos biostimulants. En agriculture, on observe une augmentation de rendement de plus de 50 %, une augmentation de la quantité de stockage carbone et des résistances permettant une réduction de l’irrigation de plus de 50 %. » Solicaz développe également des procédés pour assainir les cultures contaminées par des métaux lourds comme le cadmium, qui infecte le cacao guyanais, et le mercure.

La phase d’industrialisation nécessite un investissement de 5 millions d’euros.

Monter en puissance

Présente physiquement à La Réunion, en Guadeloupe et en Polynésie, Solicaz exporte ses compétences d’ingénierie écologique à l’international. Grâce à l’appui de Business France, elle intervient au Sénégal, aux Émirats Arabes Unis et à Djibouti, principalement dans le cadre de projets de reforestation. « Nous sommes capables de répondre à une diversité de problématiques en nous adaptant au contexte environnemental, géographique, social et aux objectifs économiques de nos clients, c’est ce qui a fait notre force. »

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Pour monter en puissance, Élodie Brunstein a désormais besoin de plus grands locaux et d’une équipe élargie qui passerait de 8 à 35 collaborateurs d’ici trois ans, répartis entre l’Outre-mer et le Brésil, où l’entreprise est en train de s’implanter. Créée à une époque où il y avait peu de structures d’accompagnement, Solicaz est l’une des premières start-up de Guyane. « En 14 ans, nous avons appris à nous ouvrir vers l’extérieur en intégrant des réseaux plus larges, à nous entourer, à partager nos expériences. Ce n’est pas facile, surtout quand la dirigeante est une femme, que l’entreprise est ultramarine et qu’elle travaille sur une thématique à haut niveau technique et scientifique. »

(1) EcoFog : Écologie des Forêts de Guyane.

Une mission, deux pôles

L’analyse de la qualité des sols, opérée par un laboratoire de haute technologie, associée à un service de conseil qui propose des procédés de restauration adaptés ;

Le développement de biostimulants à base de bactéries locales pour améliorer la croissance et la résistance des plantes.

Retrouvez cet article dans le hors-série Outre-mer Innovation.