Le RSMA pense la réussite par l’effort et le travail

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Claire Jacques

Dans le cadre de sa tournée des Régiments de service militaire adapté (RSMA) dans le monde, le général de division Claude Peloux, commandant l’état-major du SMA à Paris, était en visite en Guadeloupe, en mai. Rencontre.

Texte Claire Jacques – Photo Maureen Moulanier

Quel était l’objectif de votre venue au RSMA de Guadeloupe ?

Elle fait partie des visites de commandement que j’ai entamées dans tous les régiments de service militaire adapté dans le monde. L’objectif était de rencontrer le colonel Laurent Nobel, chef de corps du RSMA Guadeloupe, et tous les volontaires, mais aussi les autorités de l’île : préfet, présidents de Région et du Département, rectrice, ainsi que tous les acteurs économiques de l’UDE-Medef, employeurs potentiels de nos volontaires.

Le général de division Claude Peloux, commandant l’état-major du SMA à Paris

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En quoi les missions du RSMA sont-elles essentielles pour l’ensemble de ces partenaires ?

Elles sont essentielles car nous menons tous ensemble une guerre au profit de l’insertion professionnelle des jeunes. Pour notre part, notre rôle est d’accueillir ceux qui sont le plus en difficulté, le plus éloignés de l’emploi et des repères républicains, en vue de les remobiliser et leur dispenser une formation professionnelle et citoyenne. Il s’agit de leur permettre de rejoindre les entreprises pour produire et créer de la richesse. En cela, nous apportons notre concours au développement social et économique du territoire.

Vous avez un taux d’insertion de 85 %, dont les deux tiers dans un emploi durable, quelle est la clé de ce succès ?

Nous veillons à ce que nos formations professionnelles — une vingtaine en Guadeloupe et en Martinique — soient en adéquation avec le marché de l’emploi, les besoins du territoire et du monde économique. Pour ce faire, nous organisons chaque année avec le préfet et les chefs d’entreprise, un conseil de perfectionnement au cours duquel nous reconsidérons toutes nos filières pour voir si elles sont toujours pertinentes et si d’autres devraient être ouvertes.

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En quoi l’emploi de ces jeunes constitue-t-il un atout pour une entreprise selon le RSMA ?

Ce sont des jeunes à qui nous avons inculqué des règles de base : être à l’heure, travailler en équipe, respecter ses chefs et ses camarades, agir en sécurité et être dans la bonne tenue. Nous leur apportons un accompagnement socio-éducatif complet en appuyant notre éducation sur 3 piliers : le savoir-être, celui que donne la militarité, le savoir-faire, qui passe par la formation professionnelle, et le savoir devenir avec l’apprentissage des savoir-faire de base (lire, écrire, compter, surfer sur internet). Sans oublier un suivi médico psycho-social. Pour ce faire, nos rangs sont renforcés de médecins et une assistante sociale.

Quels sont les freins que vous rencontrez ?

Nos régiments sont connus et reconnus, mais leur vraie mission est méconnue. Le SMA n’est pas un réservoir de force ni une unité militaire. Beaucoup de Guadeloupéens et Martiniquais pensent encore que nous sommes un centre de recrutement des armées. Cela n’est pas le cas. Nous nous servons des vertus militaires pour inculquer des règles mais nous ne formons pas de soldats. Notre vocation première, c’est la formation professionnelle pour aller vers l’emploi.

Pour autant, il y a un énorme engouement pour l’engagement dans les armées, la gendarmerie ou encore la douane, ce qui oblige nos bénéficiaires à quitter leur île où les jeunes n’arrivent pas à se projeter alors qu’il y a du travail. Ils rêvent à l’eldorado métropolitain voire canadien.

Malgré notre excellent taux d’insertion, le recrutement est difficile. Il faut vraiment courtiser les jeunes qui, je le rappelle, entrent chez nous sur la base du volontariat. Beaucoup ne sont pas séduits par nos formations. De même que les filières les plus prisées — agents de sécurité pour les garçons et petite enfance pour les filles — ne sont pas celles qui offrent le plus d’embauches. A contrario, certaines filières ont des possibilités d’embauche à l’issue de la formation mais il y a peu de volontaires au recrutement (hôtellerie, restauration, élevage, agriculture, travaux publics et artisanat).

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Bio express
Le général Claude Peloux commande l’ensemble des unités du SMA depuis le 1er août 2021. Il est avec son état-major basé à Paris, au sein de la direction générale des outre-mer qui dépend du ministère des Outre-mer.
Au cours de sa carrière partagée entre l’opérationnel et l’organique, il a servi
4 fois en Outre-mer, et notamment une fois en Martinique de 1993 à 1995 et une fois en Guadeloupe de 2009 à 2011.

RSMA Guadeloupe
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97085 JARRY CEDEX
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Linkedin : @RSMA de la Guadeloupe