Rallonger la vie du vêtement, le leitmotiv des friperies
Allier élégance et seconde main, c’est le pari réussi de La Friperie Chic. À Gissac, à Sainte-Anne en Guadeloupe, Sandra Varlet a créé un lieu chaleureux où chaque vêtement trouve une seconde vie, dans une démarche à la fois responsable et accessible.
Une boutique chaleureuse et raffinée
Les portants sont élégants, en bois, chaleureux. Les habits y sont bien rangés, par catégorie et par couleur. La boutique propose aussi des bijoux, des chaussures, des chapeaux.
On s’y sent à la fois comme dans un dressing géant et un peu comme à la maison, grâce au sourire enjoué de Sandra Varlet, qui a conçu, créé et ouvert cette jolie boutique installée à Gissac, à Sainte-Anne, en Guadeloupe.
La différence avec une échoppe traditionnelle ? Ici ce n’est que de la seconde main. « J’avais envie de lustrer un peu l’image de la fripe, c’est pour cela que j’ai voulu que ma boutique soit un peu chic », souligne Sandra, rappelant le nom même du magasin « la Friperie chic ».
« J'avais envie de lustrer un peu l'image de la fripe, c'est pour cela que j'ai voulu que ma boutique soit un peu chic »
Un projet né d’une passion et d’une prise de conscience
Durant l’épidémie de Covid-19, Sandra, qui travaillait dans le tourisme, ne renouvelle pas son contrat dans une agence de voyage, suspectant des remous dans le secteur du voyage en raison des confinements, des fermetures de frontières, etc.
Et puis, elle nourrit une idée depuis quelque temps. Grande consommatrice de vêtements de seconde main, elle constate que l’archipel n’offre pas ou très peu de possibilités de chiner, alors que les quantités de vêtement jetées sont, tout comme en France, astronomiques, soit environ 12 kg par an et par personne.
« Hormis les ventes en ligne où on ne peut pas essayer ce qu’on achète, ou les brocantes qui ne sont pas si nombreuses, il était quasiment impossible d’aller chiner des vêtements, des pièces uniques », dit-elle.
Avec quelques économies, un statut de micro entrepreneur, elle se lance.
Un concept accessible et responsable
Son fournisseur principal ? Une association qui collecte des vêtements pour femmes, hommes et enfants et dont les locaux débordent de sacs en tout genre. « Je prends ce qui n’est pas troué, pas tâché, pas bouloché », déclare Sandra, qui lave et repasse tous les habits qu’elle met à disposition de ses clients.
« J’adore venir ici », s’enthousiasme Nathalie, une cliente régulière. « Non seulement je trouve des choses qu’on ne trouve pas ou plus ailleurs, c’est plus écologique et c’est à tout petit prix. »
Entre 2 et 10 euros maximum toutes pièces confondues. Et si un client lui apporte un sac de vêtement ? « Je l’échange contre un coupon de réduction de 25 % sur des articles ou bien contre un vêtement ou deux que la personne pourra trouver dans le magasin. »
Une clientèle variée et fidèle et une démarche circulaire jusqu’au bout
Ouverte depuis 2021, la boutique est désormais rentable, Sandra se paye et parvient même à faire vivre sa famille. Elle reçoit beaucoup de femmes, mais aussi beaucoup de lycéens et lycéennes, qui viennent du lycée tout proche. « Ce sont des tarifs particulièrement adaptés à ces jeunes et puis ils ont une conscience écologique en éveil », souligne Sandra.
Et puis l’offre change chaque semaine. « J’ai commencé à faire connaître la boutique par les réseaux sociaux en affichant certaines pièces d’intérêt et je peux vous assurer que le samedi matin, il y a la queue devant la boutique et tout part très vite. »
Quant aux invendus, elle les retire de ses rayons quelque temps, les ré-accroche un peu après ou durant des opérations de déstockage. Et si vraiment la pièce ne trouve pas preneur, alors, elle la donne à la gratiféria ou bien à des couturières pour leurs créations. « Je récupère des bijoux cassés, que je donne à des créatrices qui en font d’autres bijoux », note aussi Sandra. C’est d’ailleurs la seule chose neuve qu’elle vend dans son magasin : des nouveaux bijoux faits à partir d’anciens. Une autre forme de fripe.