Point actu économique : L’impact d’un an du Covid en chiffres
En 2020 et 2021, comme partout en France, plusieurs confinements successifs ont brutalement stoppé l’économie. Éclairages sur les secteurs en crise et les tendances de reprise. – Texte Coralie Custos Quatreville
Quels sont les secteurs les plus touchés ? Sans surprise, l’événementiel et le tourisme.
-21 000 nuitées en Guyane
On dénombre 22 000 nuitées en 2020 contre 43 000 avant la pandémie (toutes catégories d’hôtels confondus).
-78 000 nuitées en Guadeloupe
La Guadeloupe a accueilli 72 000 nuitées, contre 150 000 avant la pandémie (toutes catégories d’hôtels confondus).
-75 000 nuitées en Martinique
La Martinique a accueilli 45 000 nuitées contre 120 000 en moyenne avant la pandémie (toutes catégories d’hôtels confondus).
FOCUS En 2020 et 2021, le transport aérien en Guadeloupe a été très fortement impacté par les effets collatéraux de la pandémie mondiale de Covid-19. Le trafic de passagers chute de 49 % à l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbe. |
Où sont-ils prêts à recruter ? Santé, éducation, environnement, services à domicile, en tête.
En Guyane
+800 emplois dans le secteur de l’action sociale, de la santé, et de l’enseignement
Ce sont 800 emplois qui sont créés au cours de l’année, essentiellement dans le secteur tertiaire non marchand. Cette catégorie regroupe les administrations publiques et les activités d’enseignement, de la santé et de l’action sociale. Le niveau des effectifs salariés dans ce secteur à la fin de l’année 2020 est ainsi en progression de 2,8 % par rapport à la fin de l’année 2019. Le secteur tertiaire non marchand emploie désormais 29 440 salariés.
+ 310 emplois intérimaires
Durement touché durant le premier confinement du 17 mars au 11 mai, le secteur de l’intérim est pourtant en progression sur un an. Le nombre d’emplois intérimaires à la fin de l’année 2020 s’établit à 1 670, en hausse de 3,9 % par rapport à la fin d’année 2019. Après la forte baisse à la fin du premier trimestre (-20 % soit 320 emplois en moins) avec la raréfaction des missions durant le confinement, l’intérim repart à la hausse aux deuxième et troisième trimestres et crée successivement 120 et 190 emplois.
En Guadeloupe
+350 emplois supplémentaires dans le BTP
En 2020, les effectifs de la construction en Guadeloupe progressent à nouveau (+ 6,3 % après + 6,6 % en 2019) (figure 3). Le secteur crée ainsi 350 emplois supplémentaires malgré les pertes enregistrées au deuxième trimestre durant le confinement (- 71 emplois).
+300 emplois de services de ménages
Ils continuent de progresser dans le secteur des services aux ménages (+ 4,6 %) qui crée 300 nouveaux postes depuis juin 2020.
En Martinique
83% des entreprises dans les services
En Martinique, 83 % des entreprises créées le sont dans les services. Plus précisément, une nouvelle entreprise sur trois est une entreprise de services aux entreprises. Ce secteur atteint son plus haut niveau de création depuis 2011, en légère croissance (+ 0,4 %) sur un an.
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Quelles sont les grandes tendances du côté des entreprises ?
En Guadeloupe
+5 336 nouvelles entreprises
Depuis le début de la pandémie, pas moins de 5 336 entreprises ont été créées en Guadeloupe. Les immatriculations ont augmenté de 0,2 % malgré une année difficile. Les immatriculations d’entreprises atteignent un niveau inégalé depuis 2011 en Guadeloupe.
En Guyane
+1856 nouvelles entreprises
Avec 1 856 nouvelles entreprises créées, les créations d’entreprises augmentent de 1,1 % par rapport à l’année précédente. Elles restent à un niveau élevé malgré la crise sanitaire. La forte croissance du régime des micro entrepreneurs permet ainsi à certains secteurs de résister. Les immatriculations augmentent dans le secteur du commerce, de l’hébergement, de la restauration et des transports ainsi que dans les services aux particuliers.
En Martinique
+3786 nouvelles entreprises
Avec 3 786 nouvelles entreprises créées, les créations d’entreprises diminuent de 1 % par rapport à l’année précédente. Elles restent à un niveau élevé malgré la crise sanitaire. La croissance des entreprises sous le régime de micro-entrepreneur compense le recul des autres formes juridiques.
Les micro-entrepreneurs arrivent en force !
- En Guadeloupe, +2300
Le régime des micro-entrepreneurs est celui qui a le plus progressé (+ 21,5 %) en 2020. Avec près de 2 300 créations en Guadeloupe, il représente 43 % de l’ensemble. Cette croissance est visible dans tous les secteurs d’activités et particulièrement dans ceux de la construction (+ 81 %) et de l’industrie (+ 53 %) qui, traditionnellement, utilisent peu ce régime juridique.
#construction #industrie
- En Guyane, +900
Même dynamique en Guyane (+ 29,3 %). Il représente la moitié des créations avec près de 900 nouveaux micro-entrepreneurs. L’attractivité de ce régime a été améliorée ces dernières années suite au relèvement des seuils de chiffres d’affaires autorisés. Comme au niveau national, pendant la crise, les emplois ubérisés ont attiré des personnes qui n’avaient plus d’activité.
#servicesàdomicile #transports
FOCUS Géographiquement, la majorité de ces créations reste localisée dans l’agglomération de Cayenne, ce qui ne contribue pas au rééquilibrage de la démographie des entreprises en Guyane. |
- En Martinique, +1500
En progression, en Martinique. (+ 2,1 %). Avec plus de 1 500 immatriculations, il représente 41 % de l’ensemble des créations. Cette croissance est due à la forte augmentation des immatriculations dans le secteur de la construction (+ 31 %). Les secteurs du commerce, hébergement, restauration et transports (+ 21 %) et de l’industrie (+ 18 %) participent aussi à la hausse des immatriculations des micro-entrepreneurs
#construction #hébergementindividuel #transports
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A garder en tête
5 790 demandeurs d’emploi dans les îles du Nord
sont inscrits en catégories A, B, C dans les Îles du Nord (5 295 à Saint-Martin et 495 à Saint-Barthélemy), soit une hausse de 17,1 % sur un an (+595). La hausse est plus forte à Saint-Barthélemy (+20,7 %) mais sur un effectif dix fois moindre.
L’épargne des foyers en hausse
L’activité bancaire croît à nouveau en 2020, année très atypique marquée par la crise sanitaire liée à la COVID-19. Elle est dynamisée par l’octroi de prêts garantis par l’État (PGE) aux entreprises. Ainsi, l’encours global de crédits est en nette hausse : + 12,2 %. L’épargne financière accélère également : + 13,8 %.
Chute des importations de pétrole
Les importations de produits pétroliers raffinés et d’hydrocarbures naturels sont les principales responsables du repli global des importations : elles diminuent respectivement de 26,1 % et de 35,8 %. Cette baisse, conjuguée à celle des cours du pétrole de plus de 20 % sur l’année, traduit une diminution des volumes encore plus importante. Les mesures restrictives, et en particulier les confinements de mars à mai, de novembre-décembre et maintenant d’août à septembre ont provoqué une chute de la consommation sur les trois territoires : Guadeloupe, Martinique et Guyane. La consommation de Jet (Kérosène pour les avions) a également chuté, du fait de la baisse de l’activité aérienne.
Une année compliquée pour le maraîchage
Face à la fermeture de nombreux points de vente pendant la période de confinement et à la moindre demande de la part de la restauration, les producteurs de produits frais ont développé de nouveaux modes de vente en directe, comme les « drives » ou la livraison de paniers à domicile. Cette situation combinée à l’épisode de sécheresse exceptionnelle en 2020 a entraîné une forte désorganisation du marché, qui s’est traduit par une augmentation des invendus et une inflation des coûts de commercialisation. Globalement, sur un an, les prix moyens des producteurs de fruits et légumes sont en forte hausse.
Hausse des importations de fruits et légumes
Les importations de fruits et légumes sont en hausse sur l’année. Avec 44 100 tonnes de fruits et légumes importés, elles progressent de 7 % en volume. Les importations de légumes sont celles qui augmentent le plus avec un volume de 25 800 tonnes. Les plus fortes hausses concernent les importations de tomates qui progressent de 45 % au 2ᵉ trimestre et de 75 % au 3ᵉ trimestre, ainsi que celles de laitue dont le volume importé s’envole au 3ᵉ trimestre (+ 66 %). L’importation de fruits croît de façon plus mesurée (+ 4 %) avec un volume de 18 300 tonnes. Cette hausse qui est principalement portée par les agrumes (+ 17 %), masque les baisses pour les autres fruits notamment l’ananas dont les importations chutent de 32 %.
Les ventes de voitures particulières en forte baisse
Les voitures particulières et commerciales qui représentent 75 % des ventes de véhicules neufs, contribuent fortement à ce recul (− 27 %). C’est le plus bas niveau d’immatriculations atteint sur les dix dernières années. Les restrictions de déplacement liées au confinement ont largement impacté les investissements des entreprises en matière de véhicules. Comparé à 2019, leurs achats chutent de 47 %. Ainsi, la part de marché des achats par des personnes morales n’est plus que de 33 % alors qu’elle était de 45 % jusqu’alors.