L’accession sociale à la propriété pour la mise en sécurité des populations
La Ville de Petit-Bourg a noué un partenariat inédit en Guadeloupe avec l’État et la SP-HLM permettant à des familles menacées par le risque d’effondrement de falaise de bénéficier d’un dispositif d’accession à la propriété très sociale. Explications avec Guy Losbar, maire de Petit-Bourg. – Photo Pierre de Champs
Quels risques encouraient les familles dont les logements étaient situés sur le littoral ?
Guy Losbar : Sous l’effet de l’érosion, du changement climatique, et des phénomènes naturels comme les cyclones ou les séismes, une partie de notre littoral est en train de s’affaisser.
Certaines familles qui habitent les quartiers de Bovis, Bel Air et Pointe-à-Bacchus, sont directement concernées et se trouvent en danger. La Ville de Petit-Bourg se devait de les sécuriser et de leur trouver une solution de relogement digne.
La Ville s’est associée à l’État et à la SPHLM pour reloger ces familles dans le cadre d’un contrat location-accession…
C’est un partenariat inédit en Guadeloupe, en Outre-mer et dans la France hexagonale. J’ai souhaité que les familles qui devaient être relogées, accèdent à la propriété. Cette opération a pu être possible grâce à la mise en place d’un financement spécifique basé sur le Prêt social location-accession (PLSA).
Nous avons fait intervenir deux dispositifs :
- le Fonds Barnier
- la Loi Letchimy
Les logements construits dans le futur écoquartier de Saint-Jean, ont une valeur comprise entre 150 000 et 220 000 euros. En fonction de leurs revenus, le reste à charge mensuel pour la majorité des familles est de 60 à 150 euros. Au bout de quinze ans, la vente sera conclue pour un prix symbolique.
Sur les quatorze logements déjà livrés, six sont occupés. Nous allons lancer la construction d’une trentaine de nouveaux logements. Cet accompagnement est global puisque nous y avons également associé la CAF pour le financement de l’équipement.
Combien de familles sont concernées par cette opération de relogement ?
Au regard de l’étude du BRGM rendue en décembre 2019, une quarantaine de familles vivent aujourd’hui dans un périmètre défini comme « zone de menace grave pour les vies humaines »
et doivent être relogées.
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Avez-vous observé de la réticence chez certaines familles, a-t-il été facile de les convaincre de quitter leur lieu d’habitation ?
Plusieurs réunions d’information ont été organisées pour expliquer à la population le danger réel. Il a fallu convaincre ces familles installées sur le littoral depuis plusieurs générations, qui ont donné une âme à ces quartiers, de quitter leurs logements.
Certains nous disaient : sé la lonbrik an mwen téré… Pour mieux les accompagner, la ville a mis en place une MOUS, Maîtrise d’œuvre urbaine et sociale, assurée par la SEMSAMAR.
L’objectif était de trouver une solution de relogement adaptée à la situation des ménages. Il s’agissait de faire coïncider leurs besoins et capacités financières avec la réalisation d’un projet immobilier viable et durable.
« Aujourd’hui, ceux qui occupent leur nouveau logement nous disent leur satisfaction à être dans un habitat décent, qui répond à toutes les normes de sécurité et de confort. »
Je suis fier de ce que nous avons accompli collectivement. Cela donne du sens à mon action de maire. Sans ce dispositif, ces familles n’auraient jamais pu être propriétaires.
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