Devenir avocat fiscaliste en Outre-mer, c’est possible ?
Nos territoires permettent-il d’envisager tous les parcours ? Le marché local est-il adapté à tous les métiers ? La rédaction fait un zoom sur des carrières d’ultramarins capables d’interroger et d’inspirer la jeunesse. Ce mois-ci : Leilla Lécusson, avocate fiscaliste, rentrée en Guadeloupe après 2 ans dans un prestigieux cabinet parisien. Propos recueillis par Karollyne Hubert
Comment devient-on avocat fiscaliste ?
Après mon bac, j’ai intégré la licence de droit de l’Université des Antilles. À l’issue des 3 ans, je ne me voyais pas poursuivre en master dans les cursus proposés en Guadeloupe (droit public, droit privé), et j’étais surtout déjà intéressée par la fiscalité. J’ai pu partir pour Paris où j’ai rejoint les bancs de l’université Panthéon-Sorbonne. Attirée par le droit fiscal dans les régions ultramarines et plus précisément en Guadeloupe, c’est devenu mon sujet de mémoire de master qui incluait notamment les régimes de défiscalisation et l’octroi de mer. J’ai passé le barreau en 2016 et j’ai intégré comme avocate fiscaliste un cabinet international à La Défense.
« Attirée par le droit fiscal dans les régions ultramarines, c’est devenu mon sujet de mémoire de master qui incluait notamment les régimes de défiscalisation et l’octroi de mer. »
Vous étiez dans un cabinet de prestige à Paris, vous avez tout abandonné pour rentrer en Guadeloupe. Avez-vous trouvé facilement votre place ?
Cela faisait 7 ans que j’étais partie vivre en France métropolitaine. Ma famille me manquait, principalement ma mère et cela a été l’élément déclencheur. De plus, à Paris, mon exercice était très spécialisé : je faisais essentiellement de la TVA et du droit douanier. Je voulais essayer de nouvelles choses, et en Guadeloupe, le marché étant plus jeune, l’exercice professionnel est totalement différent et il nous permet plus d’autonomie.
Depuis que je suis revenue, j’ai ainsi pu élargir mon champ de travail et diversifier mes dossiers. Aujourd’hui, je fais notamment du droit des affaires et du droit fiscal, et je travaille aussi bien avec des particuliers que des professionnels. Il s’agit de gestion de contentieux avec l’administration fiscale, comme de conseil lors d’investissements immobiliers, pour la création ou la fusion de nouvelles structures juridiques, etc.
Outre le fait de quitter Paris et une certaine routine totalement différente de celle que l’on trouve aux Antilles, j’avais aussi une appréhension au niveau du salaire. Je gagnais très bien ma vie et j’ai vu une baisse de revenus très importante en arrivant en Guadeloupe. Deux ans plus tard, j’ai réussi à augmenter mon activité, et à dépasser mon niveau de rémunération de jeune avocate parisienne avec mon propre cabinet.
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