Opération Résilience : le RSMA Guyane à l’épreuve du virus
Pendant 5 mois, le régiment a réussi à mener de front deux missions : poursuivre l’insertion des jeunes stagiaires et se mettre au service de l’opération Résilience.
365 jour par an, le RSMA Guyane consacre l’intégralité de ses ressources humaines et logistiques à la formation et à l’insertion de jeunes volontaires.
Une fois inscrits, en l’espace de 6 à 12 mois, ces jeunes de 18 à 25 ans reçoivent une formation complète, aussi bien en termes de savoir-être (ponctualité, rigueur, respect de la hiérarchie, etc) qu’en termes de compétences acquises sur les plateaux techniques du régiment et en stages dans les entreprises locales.
Une mécanique bien huilée au service de la jeunesse guyanaise, pour redonner à chaque garçon et chaque fille du régiment les pleins pouvoirs sur sa vie. Et un « plan de bataille » malmené par 5 mois de crise Covid-19, au cours desquels le RSMA Guyane a dû adapter son fonctionnement, répondre à de nouvelles missions, sans jamais perdre le fil avec les 430 jeunes volontaires stagiaires renvoyés dans leurs foyers.
Retour sur une crise inédite, surmontée grâce à d’excellentes capacités d’organisation et un engagement sans faille de la part des 170 cadres et surtout des 140 volontaires techniciens, des jeunes là encore, à qui le RSMA offre leur première expérience professionnelle au sein du régiment pendant un an ou plus.
Soutien militaire avec l’opération Résilience
En quelques heures, les 430 stagiaires volontaires inscrits à l’une des 21 formations du catalogue RSMA ont dû rentrer chez eux. Le reste du régiment (134 cadres militaires et 140 volontaires techniciens) est resté sur le terrain et s’est réorganisé.
L’enjeu était double commente le chef de corps, le colonel Fabrice Lesueur : « maintenir la sécurité des 2 emprises du RSMA, à Cayenne et St-Jean du Maroni, et pouvoir s’intégrer aux attentes de l’opération Résilience sous le commandement du Commandant supérieur des forces armées en Guyane, le général de division aérienne Didier Looten. »
« Nous avons constitué des modules d’intervention avec des taches et des compétences précises de manière à pouvoir venir compléter les autres moyens militaires mobilisés dans l’opération Résilience en Guyane. »
133 missions de transport logistique réalisées
L’opération Résilience s’articulait selon trois volets :
- sanitaire
- sécuritaire
- logistique
C’est ce troisième volet, de logistique, qui a été le domaine d’intervention du RSMA, avec notamment la distribution et le transport d’équipements de protection et d’aide alimentaire d’urgence.
Du 23 avril au 31 septembre, « nos effectifs sont intervenus toutes les semaines », cite le chef de corps. Au total 133 missions de transport logistique sur Cayenne et sur Saint-Laurent du Maroni ont été réalisées, avec 430 tonnes d’aide alimentaire distribuées conjointement avec la Croix-Rouge à la demande des autorités préfectorales.
Le RSMA transformé en plateforme de stockage
A Cayenne, l’emprise du quartier Félix Éboué était ainsi devenue la base arrière de l’aide de la plateforme alimentaire de la Croix-Rouge. Depuis ce site sécurisé « et sanctuarisé vis-à-vis de la menace COVID-19 avec des protocoles très strictes », précise le chef de corps, les effectifs du RSMA, ont eu la responsabilité du stockage et de la distribution de cette aide alimentaire de la Croix-Rouge.
« L’opération Résilience s’est très bien passée grâce à un très important travail de maillage et de coordination entre la préfecture, la Croix-Rouge, les mairies, les associations, les médiateurs…, salue le chef de corps. »
« Le terrain avait été très bien préparé en amont de manière à ce que ces opérations de distribution puissent atteindre toutes les populations les plus fragilisées, dans tous les quartiers ».
L’insertion coûte que coûte
La capacité d’adaptation fait certes partie de l’ADN de l’institution militaire. Il s’agissait malgré tout d’une crise « absolument inédite, notamment par sa durée ». Aussi le chef de corps ne cache pas sa satisfaction vis-à-vis de la réussite de la mission et de l’engagement « remarquable » des volontaires techniciens; et disait à Annick Girardin au plus fort de la crise lors d’une visite de terrain de l’ancienne ministre des Outremer :
« Ce ne sont pas des soldats de métier mais ils se sont comportés comme des véritables soldats professionnels »
L’ensemble des effectifs ont non seulement assuré leur nouvelle mission, imposée par la crise, mais ils ont aussi et surtout poursuivi leur mission première : celle de l’insertion. Aussi, parmi la centaine de jeunes stagiaires dont le contrat de formation avec le RSMA Guyane arrivait à son terme pendant la période confinement, 70 % d’entre eux ont malgré tout pu s’insérer sur le marché du travail.
« On a réussi à maintenir notre taux de réussite habituel », se félicite le directeur des opérations, Alban Novacq.
300 autres jeunes vont réintégrer le RSMA au cours des prochaines semaines et reprendre leur formation là où elle avait été interrompue. Le plan de reprise progressive d’activité a été activé, « la réouverture est adaptée, avec 50 % de stagiaires par chambre depuis le mois de septembre ».
Une montée en charge progressive, guidée par les précautions sanitaires d’une part, par les places d’accueil des plateaux techniques et les besoins du marché d’autre part. Au total, « 4 mois sont nécessaires avant que le régiment ne soit à nouveau au maximum de ses capacités », décrit le directeur des opérations.
Dès 2021, seront recrutés une nouvelle génération de « jeunes RSMA », plus de 570 volontaires stagiaires et une cinquantaine de volontaires techniciens.
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