Movember pour briser les tabous sur la santé masculine
Avec #Mois sans Tabac et Movember, le mois de novembre est placé sous le signe de la mobilisation autour des cancers masculins et des méfaits du tabac. Le point avec Guy-Albert Rufin Duhamel, directeur de la plateforme régionale d’oncologie de Martinique.
Movember surfe sur le succès d’Octobre Rose ?
Guy-Albert Rufin Duhamel : Oui, Octobre Rose pour les femmes, Movember pour les hommes. Ces campagnes de prévention sont complémentaires et essentielles, surtout en Martinique, où elles aident vraiment à sensibiliser la population à l’importance de la santé. Movember, est un mois dédié à la santé masculine, centré sur des cancers comme ceux de la prostate, du côlon, des testicules, ainsi que sur les problèmes liés au tabac.
Un sujet tabou chez les Antillais ?
En Martinique, parler de santé masculine, surtout quand il s’agit de cancers, reste encore assez tabou. Ce sont souvent les femmes qui poussent les hommes à consulter. Beaucoup n’osent pas aborder ces sujets ni demander de l’aide, de peur de passer pour faibles.
Quelles retombées attendez-vous de Movember ?
L’idée est d’ouvrir le dialogue sur la santé des hommes. À travers les différentes actions de prévention et de sensibilisation menées par les associations, professionnels de santé, collectivités locales… nous espérons dédiaboliser cette maladie, encourager les hommes à prendre soin d’eux, à sortir de l’isolement, à consulter plus régulièrement un professionnel de santé, à se faire dépister et à intégrer la prévention dans leur routine. Ils ne doivent pas hésiter à se rapprocher de la « Maison du Parcours » qui propose une prise en charge globale des malades du cancer.
Vos objectifs à 5 ans ?
Nous souhaitons booster la participation des hommes aux dépistages organisés pour le cancer colorectal avec l’objectif de les doubler. Ensuite, il est crucial de rendre l’information et les soins plus accessibles, surtout pour ceux qui sont souvent laissés de côté, soit par manque de moyens, soit par isolement social.
Nous souhaitons renforcer notre présence auprès des collectivités locales, des associations comme Cyparis et AMP Sa Kay.
Enfin, nous allons continuer à mettre en avant les initiatives locales en faveur de la santé masculine. Dans 5 ans, peut-être que le dépistage sera devenu une simple visite de routine, un réflexe masculin parfaitement intégré dans le quotidien de chacun. Nous y croyons ! (sourire)
GIP PROM
127 route de Redoute, les Jardins de la Mouina
Fort-de-France, Martinique
05 96 60 90 63
https://cancer-martinique.fr/
« Ce mois de sensibilisation sur les cancers masculins concerne tous les hommes y compris ceux en situation de vulnérabilité et de grande précarité sociale. Personne n’est laissé pour compte. On constate aujourd’hui que le tabac est un facteur de risque prépondérant dans le développement de nombreux cancers : cancer du poumon, de l’œsophage, du larynx, de l’estomac… Notre message est le suivant : il ne faut pas attendre Movember pour se faire dépister. Le corps est une maison. Une maison ça s’entretient. Plus on prend soin de son corps et plus la vie sera belle ! »
Vanina Reine Dit Reinette, présidente de AMP SA KAY dont les missions s’articulent autour de l’accompagnement, l’insertion, l’innovation dans le médicosocial, le soutien des usagers dans tous les types d’addiction.
Facebook @ampsakay
amp.sakay972@gmail.com
0696 09 80 63 / 0696 92 00 65
« Le principal défi est d’inciter les hommes à se faire dépister. Plus un cancer est décelé tôt, plus on a de chance d’être guéri, et plus les conséquences de la maladie sont réduites. Les campagnes de dépistage organisées ne proposent aux hommes que le dépistage du cancer colorectal, contrairement aux femmes qui ont des contrôles réguliers pour le dépistage du cancer du sein, de l’utérus. La Martinique est une population à risque du cancer de la prostate. À partir de 50 ans, nous invitons les hommes à demander à leur médecin un dosage du PSA qui, via une prise de sang, permet d’envisager une recherche plus approfondie. S’il y a des antécédents familiaux, il est préconisé de le faire dès 40 ans. »
Jean-José Julien, président de l’association CYPARIS, une association créée pour faire de la prévention santé, soutenir, aider et accompagner les hommes atteints de cancer.
cyparis.martinique@gmail.com
06 96 45 95 95
Instagram @cyparismtq