Méga Bœuf, éleveurs-bouchers de père en fils

Transmission. Responsables d’une exploitation d’élevage de bovins et porcins sur la commune de Macouria, Jacques et Mathieu Nicolas sont également les gérants de la boucherie Méga Bœuf à Montabo et de l’épicerie traiteur, Coin Frais, au centre commercial Family Plaza de Matoury. Portrait.

Pour Jacques Nicolas, le père, et Mathieu, le fils, on ne nait pas éleveur, on le devient. Malgré un contexte économique difficile, tous deux gardent l’envie et le sourire avec toujours la même passion pour leur métier et pour leur territoire.

Entrepreneurs dans l’âme

Installé en Guadeloupe, Jacques est issu d’une famille de commerçants. « Mes parents tenaient une boutique de souvenirs. J’ai toujours eu une fibre commerciale. J’ai moi-même été dans le prêt-à-porter » indique-t-il.

Passionné dès son plus jeune âge par l’agriculture et l’élevage, Jacques prend une autre direction que celle de sa famille. En 1991, il quitte son île pour partir à la conquête des grands espaces que lui offre la Guyane.

C’est aux côtés de Jean Mornand, éleveur et boucher réputé, qu’il fait ses premières armes. « J’ai travaillé avec Jean sur les marchés. J’ai tout appris sur le terrain. Je suis un autodidacte » évoque-t-il.

Mais très vite, l’envie de monter sa propre affaire le titille. En 1999, la machine est lancée. Jacques ouvre sa propre boucherie-traiteur Méga Bœuf.

De son côté, Mathieu a baigné dans l’entreprise de son père. C’est donc tout naturellement qu’il décide après son bac de faire une école de commerce. « C’était clair dans ma tête que j’allais travailler avec mon père. C’est un passage de relais naturel » souligne-t-il.

Son diplôme en poche, il rejoint l’entreprise familiale. « J’ai travaillé pendant sept ans dans la boucherie à tous les postes : vente, administration, commercial, comptabilité, laboratoire » poursuit-il. 

Acteurs du territoire

Après une longue attente, c’est en 2006 que Jacques obtient un terrain agricole. « J’ai obtenu ce terrain grâce au soutien de Patrick Labranche, Président de la chambre d’agriculture à cette époque, qui créait le premier lotissement agricole de la Guyane, afin d’y développer l’élevage de bovins et de porcins » évoque Jacques.

Dans l’exploitation agricole, les bêtes sont élevées en plein air, nourries à l’herbe permettant d’offrir une qualité organoleptique de la viande aux consommateurs.

« Nous sommes naisseurs, éleveurs, engraisseurs et pratiquement en autosuffisance. Toutes les bêtes sont achetées en Guyane. Nous souhaitons offrir de la viande de qualité à nos clients. »

« Avec mon père, nous avons la même vision du métier qui est d’utiliser et de valoriser les ressources du territoire. Nous voulons être acteurs du développement de la Guyane. »

« Aujourd’hui, mon père s’occupe du développement agricole de l’entreprise et de mon côté, je suis sur le volet commercial et le développement des équipes support » commente Mathieu. 

Si cette belle histoire de transmission n’est pas toujours un conte de fées « c’est un métier dur, mais c’est aussi un challenge de repousser ses limites », confie Mathieu, père et fils sont toujours à l’affût de nouveaux projets.

« Peu importe le projet, il faut avoir une vision. L’important est de se donner les moyens, d’avoir une constance dans le travail pour atteindre ses objectifs » concluent les deux complices. 

Pour preuve, l’ouverture en 2018 de la boutique Coin Frais, une boucherie-traiteur-épicerie, qui mise sur l’élevage local et les produits du terroir.