Loic Lauréote : le développement durable au cœur des FabLabs

EWAG

Le développement durable propre et rentable, c’est le pari que se sont fixé les FabLabs. Ces tiers-lieux où amateurs et professionnels mettent en commun leurs expertises pour innover. Loic Lauréote, responsable du pôle entrepreneuriat de Jeunesse Outre-Mer, les connait bien. Nous sommes allés à sa rencontre. 

Développement durable en Outre-Mer, qu’est-ce que cela évoque ? 

Loic Lauréote : Le développement durable c’est peut-être un grand mot pour un concept que beaucoup d’Ultramarins connaissent bien. Ne pas jeter ses ordures n’importe où, ne pas gaspiller la nourriture, réparer ce qui peut l’être, s’occuper de son petit potager pour éviter d’acheter ce que l’on peut produire, favoriser les circuits courts, consommer local…

Qu’elle est votre activité au sein des FabLabs ! 

C’est une aventure qui a commencé en 2012 dans un lieu plutôt insolite : un local désaffecté de la SNCF, en banlieue parisienne J’y ai rencontré les personnes avec qui j’allais fonder Lapaillasse, le premier hacklab, dédié à la biologie en France. Etaient réunis hackers, makers, scientifiques, sociologues et toute personne qui avait envie d’apprendre, comprendre, échanger autour de la biologie, l’informatique ou l’électronique.

En quoi vos activités dans les FabLabs favorisent-elles le développement durable ? 

Au niveau des Fablabs, beaucoup d’initiatives vont dans le sens du développement durable. Il s’agit par exemple des repair-café qui sont des lieux où l’on vient se faire aider pour réparer des objets qui ne fonctionnent plus. C’est de la récupération d’objets fonctionnels voués à la benne. 

S’agissant de certaines initiatives, la contribution des biologistes amateurs, peut être utile. A titre d’exemple, lors d’un atelier sur les biomatériaux, j’ai eu l’idée de développer un prototype de machine : un bioréacteur pour la culture de micro algues. J’ai réalisé le mien en récupérant divers matériaux : alimentation d’ordinateur, disque dur, palette de contreplaqué et petites dynamos. Grâce à lui, je produis des micro algues. 

Je rencontre beaucoup de gens qui ne sont pas conscients de la biodiversité qui les entoure et qui en ont souvent peur. Donc, dès que je peux, je sors mon microscope et je fais de la sensibilisation dans les fablabs et salons. J’explique que les micro algues  peuvent nous apporter des solutions aux problèmes du réchauffement climatique et pour un développement plus durable de la planète.