L’obésité : un parcours de soin longue durée
- Article en partenariat
- Santé et bien-être
Depuis sa création en 1976, La Valériane a évolué pour répondre aux défis croissants de santé publique. Intégrée à la Fondation Partage et Vie en 1999, elle est aujourd’hui spécialisée notamment dans la réadaptation nutritionnelle.
L’obésité est un enjeu de santé publique majeur. En 2022, 1 adulte sur 8 dans le monde était concerné, selon l’Organisation mondiale de la santé. En Martinique, 53 % de la population est en situation de surpoids ou d’obésité. Cette maladie chronique est en constante progression, particulièrement dans les outre-mer, où plus d’1/4 de la population est affecté.
Un dispositif coordonné entre ville et hôpital
En Martinique, de nombreuses personnes ignorent vers qui se tourner pour une prise en charge adaptée. La clinique La Valériane est une clinique SMR (Soins médicaux et de réadaptation), autorisée par l’Agence régionale de santé (ARS) avec les mentions « polyvalent » et « système digestif, endocrinologie, diabétologie, nutrition ». Elle s’inscrit dans un parcours de soins structuré, reliant la médecine de ville à l’hôpital.
Siham Naji, directrice adjointe, précise : « Les médecins de ville constituent le premier point de contact afin d’orienter les patients vers la clinique ». Cette organisation garantit un accompagnement spécialisé et personnalisé, assurant aux patients une prise en charge médicale adaptée.
Une clinique spécialisée pour une maladie complexe
L’obésité étant multifactorielle, sa prise en charge nécessite une approche pluridisciplinaire. À La Valériane, les patients bénéficient d’une hospitalisation complète et/ou de jour, avec un programme d’éducation thérapeutique intégrant ateliers pratiques, conseils nutritionnels et psychologiques ainsi que des activités physiques adaptées.
« Il est important de souligner que La Valériane n’est pas un centre de convalescence. On vient avant tout à la clinique pour se soigner »
Un séjour pour amorcer un changement durable
L’hospitalisation complète, d’une durée moyenne de quatre semaines, permet une rupture avec l’environnement habituel, souvent marqué par des comportements difficiles à changer. Le programme mis en place au sein de la clinique La Valériane vise de ce fait à modifier durablement les habitudes de vie des patients, en les rendant pleinement acteurs de leur parcours de soins.
Daddyer Dupont, directeur de la clinique, rappelle : « Il est important de souligner que La Valériane n’est pas un centre de convalescence. On vient avant tout à la clinique pour se soigner ». Un suivi en hôpital de jour est proposé pour consolider les acquis et assurer la continuité des soins.
Grâce à son approche globale et coordonnée, La Valériane s’impose comme un acteur essentiel de la lutte contre l’obésité en Martinique, accompagnant chaque patient vers un équilibre de vie durable et sain.
L’obésité : une maladie chronique et multifactorielle
Une maladie aux multiples conséquences
L’obésité se caractérise par un excès de masse grasse pouvant avoir des répercussions graves sur la santé. Jusqu’à récemment, l’indice de masse corporelle était l’unique référence pour poser un diagnostic. Désormais, une approche plus complète intègre des mesures anthropométriques telles que les tours de taille et de hanche, ainsi que l’évaluation des conséquences physiques et fonctionnelles liées à l’excès de poids.
L’objectif de cette nouvelle classification est de mieux distinguer les différentes formes d’obésité, en prenant en compte son impact réel sur la santé des patients.
Une origine multifactorielle, au-delà des idées reçues
« On a longtemps réduit l’obésité au fait de trop manger et de ne pas bouger assez », explique le Dr Mathilde Verdon, médecin-chef de la clinique La Valériane. Or, l’obésité est une maladie complexe, car multifactorielle. De nombreux éléments contribuent au développement de l’obésité, comme une prédisposition génétique, l’exposition aux perturbateurs endocriniens ou une forte consommation d’aliments transformés (souvent plus sucrés de 5 à 15 % en Martinique). « Du fait de la sédentarité, nous sommes aussi la première génération dont l’espérance de vie pourrait être inférieure à celle de nos parents », alerte le Dr Verdon, soulignant l’impact des nouvelles habitudes de vie, notamment la surconsommation d’écrans.
Prévention : un enjeu fondamental
« Il est crucial de ne pas stigmatiser les personnes en situation d’obésité et de prendre en compte leur souffrance », rappelle le Dr Verdon. « En parallèle du mouvement body positivisme qui favorise la meilleure acceptation de la maladie, il faut insister sur le fait que l’obésité reste un facteur de risque majeur pour de nombreuses maladies associées. »
La prévention doit être une priorité : éducation nutritionnelle, promotion de l’activité physique, amélioration de l’accès à une alimentation saine et lutte contre la précarité. Face à ce défi sanitaire global, une approche collective est essentielle pour freiner la progression de cette maladie.