L’inclusion, un pari gagnant
Jeux collaboratifs, aménagements spécifiques, sensibilisation ludique : certaines entreprises déploient des trésors d’imagination pour inclure tous les talents. Zoom sur quelques pratiques inspirantes.
Contrainte réglementaire ou levier de performance ? Depuis plusieurs années, l’inclusion en milieu professionnel gagne en importance s’inscrivant à la fois dans une démarche légale, éthique et stratégique. L’inclusion désigne « la mise en place de pratiques visant à accueillir et à intégrer toutes les personnes, indépendamment de leurs origines, de leurs croyances, de leur sexe, de leur handicap, de leur âge ou de toute autre caractéristique personnelle ». En un mot, chaque salarié, quelles que soient ses spécificités, doit se sentir pleinement intégré, respecté et valorisé dans son milieu professionnel.
Au-delà d’être moralement juste, l’inclusion offre de surcroît, des avantages concrets aux entreprises. En effet, une équipe diversifiée et inclusive peut apporter une richesse de perspectives, d’idées et de compétences, favorisant ainsi la créativité et l’innovation. L’inclusion est désormais un élément crucial pour la qualité de vie au travail et la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Nous synthétisons ici un florilège de quelques pratiques inclusives en entreprise.
Nommer des ambassadeurs de l’inclusion
Sur la base du volontariat, un ou plusieurs collaborateurs peuvent être formés pour devenir des « référents inclusion », capables d’aider leurs collègues et de promouvoir une culture inclusive.
Collaboration avec des associations locales
De nombreuses associations spécialisées dans le domaine du handicap ou de l’égalité peuvent intervenir au sein des entreprises pour proposer des événements, des ateliers, le plus souvent ludiques et interactifs (pièces de théâtre, sketchs, mises en situation, etc.).
Campagnes humoristiques
Adieu les longs discours, optez pour la création de vidéos ou de bandes dessinées internes sur le sexisme, le partage des tâches familiales, l’importance des congés paternité ou encore les stéréotypes au travail.
Programme de mentorat pour femmes
Afin d’encourager les femmes à gravir les échelons au sein de leur entreprise, des programmes de mentorat peuvent leur être proposés comme EllesVMH ou Women in Tech.
Jeux collaboratifs
Pourquoi ne pas organiser des escape games ou des jeux d’équipe sur le thème de l’inclusion où chaque joueur doit utiliser des compétences spécifiques pour relever des défis en groupe ?
Célébration des journées thématiques
La journée internationale des droits des femmes (8 mars) peut être l’occasion pour l’ensemble du personnel de se réunir pour débattre de cette problématique via des conférences, stands ou témoignages d’experts.
Journée de découverte des talents
Le principe est de dédier une journée pour découvrir les compétences et les parcours des collaborateurs en situation de handicap ou avec des profils atypiques (autistes, dyslexiques, TDAH (trouble de l’attention), etc.) souvent mal connus.
Ateliers de sensibilisation
Proposer aux collaborateurs de vivre et de partager, quelques heures ou le temps d’une journée, l’expérience d’une personne en situation de handicap comme travailler en fauteuil roulant ou manger dans le noir.
Ce que dit la loi
- La discrimination au travail est considérée comme un délit puni d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
- La loi Rixain (2021) prévoit plusieurs mesures favorisant l’égalité entre les hommes et les femmes dans le monde de l’entreprise : atteindre un quota de 40 % de femmes au sein des comités de direction (objectif 2029) ; le respect de l’obligation de publication de l’index d’égalité femmes-hommes ; la précision des modalités d’accès au télétravail pour les salariées enceintes, etc.
- Plusieurs lois se sont succédées en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap : celle du 10 juillet 1987 oblige les entreprises de plus de 20 salariés à embaucher au moins 6 % de travailleurs handicapés. Depuis 2020, avec la réforme de l’OETH (objectif emploi des travailleurs handicapés) toutes les entreprises déclarent désormais leur effort.
Copie révisée aux États-Unis
En janvier dernier, le géant des réseaux sociaux, Meta, a décidé de mettre fin à des programmes majeurs conçus pour favoriser la diversité en termes de recrutement. Dans une note, la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp explique que la société « continuera à chercher des candidats d’origines diverses tout en supprimant les objectifs de représentation spécifiques pour les femmes et les minorités ethniques qui étaient en place ».
(Source : l’Echo et AFP)
En chiffres
74 % des salariés interrogés en France disent avoir été témoins d’au moins une forme de discrimination (recrutement, intégration, promotion).
41 % évoquent une discrimination en lien avec l’apparence physique,
36 % avec le racisme, 34 % avec l’âge, 31 % avec le genre, 29 % avec l’origine ethnique.
63 % disent avoir déjà été victimes d’au moins une forme de discrimination.
77 % estiment que la prise en compte des enjeux d’inclusion serait un critère « important » de choix de leur nouvel employeur.
30 % se décrivent comme « promoteurs de la diversité » dans leur organisation et 17 % « militants actifs » et 26 % « indifférents » (dont 30 % des plus de 50 ans).
(Baromètre international CEGOS 2022/4 000 salariés interrogés dont 1 000 Français)