Le programme TITIRI pour accompagner les femmes enceintes !

Quel est votre rôle au sein du programme Titiri et du dispositif chlordéconémie ?

Marie-Laure Amétis, référente du dispositif spécifique régional de périnatalité du GIP-RASPEG :
Sous l’égide de l’ARS, le DSR en périnatalité coordonne le programme d’accompagnement des femmes enceintes. Sage-femme de formation, mon rôle consiste à déployer ce dispositif sur l’ensemble du territoire, à organiser les consultations avec les diététiciennes, à animer des ateliers collectifs sur les thématiques de la chlordécone et de l’alimentation.

Et plus précisément ?

Le programme, entièrement gratuit, combine à la fois prévention et éducation. Il s’articule autour de deux volets :

– le dosage de la chlordécone par un prélèvement sanguin en laboratoire. Les résultats vont permettre d’évaluer le niveau d’exposition de la femme enceinte à la chlordécone, de l’accompagner pour réduire ou maintenir à un faible niveau son exposition.

– un accompagnement individuel sur l’importance de l’alimentation durant la grossesse avec des consultations de diététique. Des ateliers ouverts sont organisés pour expliquer les conséquences de la chlordécone sur la grossesse et l’enfant à naître, et comment se protéger.

Quels sont les risques associés et quelles sont les recommandations du Programme Titiri ?

L’étude « Timoun », réalisée par l’Inserm en 2005, a mis en évidence pour les femmes enceintes un risque d’accouchement prématuré et pour l’enfant des modifications au niveau neuromoteur et neurocomportemental. Il est préconisé de faire le test sanguin en début de grossesse. En ce qui concerne l’alimentation, il faut identifier les produits sensibles (ex. œufs, légumes racines et tubercules), ne pas les consommer lorsqu’on en ignore la provenance. Lorsqu’ils sont issus de milieux contrôlés, il n’y a pas de limitation. Il est tout à fait possible de consommer les produits de son jardin et d’élever ses propres animaux. A travers le programme JaFa, piloté par Promotion Santé Guadeloupe, des analyses de sol gratuites sont proposées sur l’ensemble du territoire. À noter qu’en l’absence d’exposition le corps se décontamine au bout de 2 à 3 ans.

Est-ce que je vais pouvoir allaiter mon enfant ?

Tout à fait. Si la chlordécone peut être retrouvée dans le lait maternel, le bénéfice de l’allaitement prédomine sur le risque d’exposition du bébé.

(*) GIP-RASPEG: Groupement d’intérêt public ressources et dispositifs d’Appui à la coordination et actions de santé publique en Guadeloupe

DAC : Dispositif d’appui à la coordination

DSR : Dispositif spécifique régional

DSR périnatalité
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