Le Conseil départemental souhaite préserver pour l’avenir

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Sarah Balay

Le Conseil départemental, principal propriétaire foncier de la Guadeloupe, s’investit au quotidien dans la protection et la valorisation de notre héritage naturel. Classés Espaces naturels sensibles, certains sites font l’objet de toutes les attentions. Découverte.

Texte Sarah Balay – Photos Lou Denim et Conseil départemental

Le Conseil départemental de Guadeloupe, qu’est-ce que c’est ?

La collectivité départementale détient l’ensemble du massif forestier public de la Basse-Terre, mais aussi des espaces naturels plus ouverts comme Gaschet à Petit-Canal/Port-Louis, Pointe Allègre à Sainte-Rose et Pointe Gros-Bœuf à Saint-François.

Depuis 2019, ces zones sont classées Espaces naturels sensibles (ENS), outil de protection, de gestion et d’acquisition foncière propre aux conseils départementaux. La collectivité structure ainsi son action via le schéma départemental pour les ENS. Objectifs : accroître les connaissances sur les milieux et les espèces animales et végétales, les préserver tout en permettant leur utilisation respectueuse.

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Aire d’accueil de Gaschet à Petit-Canal

Conseil départemental
Le site de Gaschet

Le site de Gaschet assure la continuité écologique entre la barre de Cadoue (faille dans le plateau calcaire) et la forêt départementale de Poyen. Il abrite une centaine d’espèces d’oiseaux, migrateurs et nicheurs. La collectivité y a aménagé une aire d’accueil pour les familles et propose des animations. L’application Karu explo offre aux visiteurs l’option d’une chasse aux trésors pour une découverte plus ludique.

En matière de protection, la collectivité a demandé la création d’un périmètre de réserve de chasse et de faune sauvage, mène des actions de lutte contre la jacinthe, espèce exotique envahissante, et demeure vigilante quant au dépôt de déchets et de feux au sol.

Site de la pointe Gros Bœuf à Saint-François

Le site de la Pointe Gros-Bœuf est une zone humide, aujourd’hui menacée par l’urbanisation. Le marais est l’un des derniers de la commune de Saint-François et un lieu de vie privilégié pour une quarantaine d’espèces d’oiseaux protégés grâce à un périmètre de réserve de chasse et de faune sauvage.   

Depuis 2019, le site accueille une Aire terrestre éducative. Élèves et enseignants ont réalisé diverses actions (nettoyage, panneaux d’information, pièce de théâtre) et ont mobilisé des acteurs pour mener des actions de protection, de mise en valeur et de restauration. Le projet PLANT’AKYSON de la mairie de St-François, a par exemple, œuvré pour restaurer et stabiliser le cordon sableux (victime de l’érosion) via des espèces végétales inféodées au littoral.

Une réserve biologique pour préserver la forêt sèche
Dans le Nord-Grande-Terre, la situation des massifs de forêt sèche est critique, d’où la création d’une réserve biologique dirigée (RBD) de 730 ha (58 % propriété du Département). En tant que gestionnaire, l’ONF (office national des forêts) mène des actions d’aménagement, de mise en valeur, d’animation et de protection (plantation d’arbres, etc.). 

Pointe Allègre à Sainte-Rose

parc national
Pointe Allègre

La Pointe Allègre est un site littoral prisé par les tortues marines en période de ponte, mais aussi par de nombreuses espèces d’oiseaux : gallinules, poules d’eau, kios, pélicans et balbuzards pêcheurs. Le site, où il existe un périmètre de réserve de chasse, est très fréquenté. La collectivité a aménagé une aire d’accueil et propose des animations nature comme des lectures de paysage. Le site est toutefois menacé par l’urbanisation, les aléas naturels (érosion du trait de côte) et la présence d’espèces exotiques envahissantes.

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Danielle Minatchy, présidente de la commission environnement, solidarité énergétique, risques majeurs du conseil départemental – Credit Photo Lou Denim

« Des pratiques innovantes et inclusives »
Danielle Minatchy, présidente de la commission environnement, solidarité énergétique, risques majeurs du conseil départemental. 
« La préservation de la biodiversité est un défi complexe qui nécessite une collaboration étroite entre tous les acteurs de la société. Par ces initiatives (protection des écosystèmes fragiles, promotion de la randonnée, restauration des mares, réduction de l’utilisation de pesticides, etc.), la collectivité protège les richesses naturelles tout en valorisant son engagement environnemental via des pratiques innovantes et inclusives. Ces efforts contribuent non seulement à la santé écologique, mais aussi au bien-être économique et social de la Guadeloupe, en promouvant un développement durable et responsable. »