Le camp de la Transportation en lice pour l’Unesco !
Le Camp de la Transportation classé au patrimoine mondial de l’Unesco? La ville de Saint-Laurent du Maroni s’engage dans cette longue conquête du graal.
Texte Sandrine Chopot
L’histoire du Camp de la Transportation
Racheté en 1990 par la mairie de Saint-Laurent du Maroni, le camp de la transportation a été classé monument historique par arrêté du 14 février 1995. Aujourd’hui, avec l’appui d’un groupement d’élus, la ville de Saint-Laurent du Maroni souhaite aller plus loin en proposant la candidature du bagne sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. La démarche s’inscrit dans le cadre de la politique de restauration et de valorisation du patrimoine de la ville. « L’État a un rôle d’accompagnateur dans ce projet », précise Denis Magnol, chef du service des monuments historiques et des espaces protégés à la DAC. « Nous sommes la caution scientifique, technique, patrimoniale, culturelle. Les experts ne donneront leur avis que si la candidature est présentée à l’Unesco. » La démarche a été initiée dès 2014 par l’historien Jean-Lucien Sanchez, rappelle le Conservateur Régional des Monuments Historiques, « ce dernier a réalisé un travail de recherche sur l’histoire et le patrimoine dans le but de répondre un jour aux critères fixés par l’Unesco ». Après l’hôpital du Marais en Nouvelle-Calédonie, le camp de la transportation est aujourd’hui le 2ème site à être protégé au titre des monuments historiques du patrimoine pénitentiaire du bagne en France.
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Trois formes de candidatures possibles pour le Camp de la Transportation
L’inscription pourrait porter sur les bagnes de Guyane dans leur globalité : le camp de la transportation, de la relégation (Saint-Jean du Maroni) et le bagne des Annamites à Montsinery-Tonnegrande. « Il s’agirait d’une reconnaissance multi-sites, d’un bien en série. La valeur universelle exceptionnelle des bagnes coloniaux ayant déjà été reconnue en Australie, il est envisageable d’inscrire les bagnes guyanais au patrimoine mondial de l’Unesco », souligne Denis Magnol. La 2ème forme de candidature pourrait porter sur le camp de la transportation à lui seul. La 3ème forme pourrait rassembler à la fois les équipements et le village colonial, comme un ensemble urbain patrimonial cohérent et indissociable. La spécificité de Saint-Laurent du Maroni étant d’être un cas unique de ville pénitentiaire construite par les bagnards. « Quelle que soit la forme retenue, le moment venu, le ministère de la Culture s’exprimera sur la cohérence du projet », ajoute Denis Magnol.
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Des retombées économiques et touristiques
Si cette inscription à l’Unesco voit le jour, la Guyane bénéficiera d’une incroyable vitrine sur la reconnaissance d’un patrimoine historique mais aussi patrimonial. « Tous les sites labellisés Unesco voient une évolution de leur fréquentation touristique. En termes d’attractivité, les citoyens aiment habiter au cœur des centres historiques, pour lesquels il faut veiller à proposer des équipements performants et respectueux du site. Mon rôle est de protéger cet attribut et son écrin» termine Denis Magnol.
La candidature devra être étudiée et finalisée au cours des 3 à 5 prochaines années.
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Une ville chargée d’histoire À l’ouest de la Guyane, la commune de Saint-Laurent du Maroni est située au bord du fleuve éponyme, en face du Suriname. Appelée « Le Petit Paris », la ville se caractérise par son modèle d’urbanisme à la française. Elle est notamment connue pour son établissement pénitentiaire où étaient déportés les bagnards entre 1852 et 1953. |