La Semsamar place l’immobilier comme moteur du développement territorial

Quelles sont les préoccupations majeures de la Semsamar en matière de constructions neuves ?

Vincent Derussy, directeur des services opérationnels et du développement Guadeloupe/Martinique : Un projet de construction ou d’aménagement n’est pas un acte anodin… Il doit être réfléchi et discuté avec les acteurs publics (collectivités, concessionnaires) et les autres parties prenantes (commerçants, population). L’acte de construire devient ainsi un acte territorial. Le lancement d’un programme neuf au cœur d’un centre bourg, par exemple, contribue à revitaliser son attractivité tout en respectant la nouvelle législation ZAN (zéro artificialisation nette). À Capesterre-Belle-Eau, nous répondons aux besoins de nos aînés en construisant une résidence séniors (32 logements). Mais pas n’importe où : en lieu et place de l’ancien hôpital qui était une friche dans le centre-ville.

La démarche éco-responsable est aussi intrinsèque à tous nos projets, qu’il s’agisse d’aménagement urbain, de production de logements sociaux ou libres. Au-delà de la RTAA DOM(1) qui s’impose, nous avons le souci de la recherche de cibles environnementales au moment de la conception, en mettant en avant les EnR (énergies renouvelables), que ce soit sur le photovoltaïque ou la récupération d’eau de pluie.

Quels sont vos programmes de logements neufs actuellement ?

Deux projets sont éligibles à la défiscalisation (loi Pinel en vigueur jusqu’au 31 décembre 2024) : le Lagon Bleu à Sainte-Anne et Mawali à Concordia, Saint-Martin. Ils représentent de réelles opportunités, car ils sont implantés dans des secteurs à forte demande locative, saisonnière notamment. Le Lagon Bleu, dont la livraison est prévue début 2025, est une résidence de douze appartements à l’architecture créole située dans le bourg, à moins de 200 mètres de la plage. Mawali, avec ses 28 appartements modernes, surplombe la baie de Marigot, avec une vue à couper le souffle !

En 2026, nous livrerons aussi 14 villas mitoyennes dans la campagne moulienne, à Gardel, ainsi que des villas et des appartements de standing sur les hauteurs de Grand Case à Saint-Martin.

À Saint-François, secteur Cocoyer, 52 logements en PSLA (prêt social location accession) (2), et commercialisés par la SP HLM, devraient sortir de terre en 2026. La création d’une nouvelle zone d’activité commerciale, créatrice de 50 à 70 nouveaux emplois, est actuellement en phase d’étude et de concertation avec les collectivités et les services de l’État.

En quoi accéder à la propriété aurait-il un impact direct sur l’aménagement du territoire selon la Semsamar ?

Investir dans un bien immobilier (issu d’un programme collectif), c’est pouvoir bénéficier des avantages de la défiscalisation et créer un patrimoine transmissible à ses enfants. Mais pas seulement. C’est aussi un statut qui incite à prendre soin de sa propriété et de son environnement. Cela crée une responsabilité collective envers le quartier et favorise une transformation durable. Si à cela s’ajoutent des activités associatives, des commerces et des équipements publics corrects, c’est tout un secteur qui revit. Nous avons observé cette dynamique positive suite à plusieurs de nos projets, notamment à Moule, Petit-Bourg et Capesterre-Belle-Eau.

(1) RTAA DOM : règlementation thermique, acoustique et aération.

(2) PSLA : dispositif d’accession à la propriété qui permet à des ménages sous plafonds de ressources de devenir propriétaire.

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