La guadeloupéenne Julienne Traventhal crève l’écran
Portrait. « Fondamentalement, je n’ai pas de complexe. J’ose sans aucun souci. » Julienne Traventhal le dit sans prétention. Simplement elle saisit les opportunités et les défis ne l’intimident que peu. Le dernier en date ? Le rôle principal (son premier) dans un long-métrage réalisé par Christian Lara. (Texte Axelle Dorville, Photo Lou Denim)
« L’art et le spectacle ont toujours été une passion, mais je n’avais pas anticipé que cela puisse un jour devenir mon activité professionnelle », se remémore Julienne, dont le parcours dans le milieu commence à 19 ans. Dans l’événementiel, puis en tant qu’animatrice radio formée par Danik Zandronis. La très jeune femme, “au hasard d’une rencontre avec un voisin”, se retrouve ensuite responsable communication puis présidente de l’association Domstyle. Elle endosse alors les responsabilités de coordinatrice projet et développe des compétences en audiovisuel, derrière la caméra et en radio, à la production du programme Culture Campus. Puis tout s’enchaîne ! Julienne se professionnalise par une riche expérience dans les médias, où elle présente la météo, le JT, et anime une émission culturelle en télé et en radio. L’aventure prendra brutalement fin. Qu’à cela ne tienne, elle est appelée désormais comme modèle photo et modèle vidéo, travaille aussi comme assistante de production sur des tournages.
« L’art et le spectacle ont toujours été une passion, mais je n’avais pas anticipé que cela puisse un jour devenir mon activité professionnelle. »
Casting sauvage
C’est ainsi qu’elle est notamment repérée par le réalisateur Olivier Kancel. Une nouvelle aventure, cinématographique cette fois, démarre : Julienne joue dans deux des films du réalisateur et se voit offrir un rôle dans le long-métrage AL du réalisateur Christian Lara. Pas mal pour une novice ! « Je m’aperçois que j’ai débuté dans l’art et le spectacle assez tôt, mais dans des rôles qui ne me correspondaient pas tout à fait, trop codifiés pour moi », analyse Julienne. Selon elle, ses multiples “rôles” au sein de médias lui ont permis de développer les compétences pour s’épanouir aujourd’hui dans le cinéma. Les formations en coaching vocal avec Marco Beacco à Paris, en Acting avec Bruno Henri et Esther Mirtil, ainsi qu’en présence scénique auront fait le reste.
« Tant qu’il s’agit de parler de choses qui ont de la profondeur, en lien avec la culture, l’histoire, un mieux-être, j’y vais ! »
Jouer et transmettre
La trajectoire professionnelle de Julienne est un savant mélange d’inattendu et d’expertise. « La transmission est un fil conducteur de mon chemin de vie. Après un détour par les médias, c’est comme si j’avais l’opportunité divine de continuer à transmettre des messages par la voie artistique. » Pour une personne qui ne semble pas avoir froid aux yeux et multiplie les défis, chanter a pourtant constitué un réel challenge. « Chanter devant un public, c’était pour moi comme me mettre à nu. Mais j’avais des mélodies en tête, je voulais chanter, je me suis donc faite accompagner par un musicien pour me faire ma place », raconte l’artiste. « Devoir assumer mes compositions m’a permis de travailler sur mes peurs, d’être encore plus à l’aise avec moi-même », poursuit Julienne Traventhal, qui ajoute qu’interpréter des chansons, jouer la comédie, communiquer pour des partenaires est assez similaire. « Il faut saisir le profil psychologique de la personne qui dit les mots. »
Et de conclure : « Ce serait ma hantise de ne pas exploiter un talent potentiel, ou autrement dit, de vivre avec des regrets. Je saute sur les occasions dès qu’elles me correspondent. Il faut utiliser son énergie tant qu’on en a, je pense que c’est pour cela qu’on est là. Tant qu’il s’agit de parler de choses qui ont de la profondeur, en lien avec la culture, l’histoire, un mieux-être, j’y vais ! »
Julienne Traventhal a tourné en juillet-août dans la série L’amour à l’épreuve qui sera diffusée sur le réseau France Télévision à partir de janvier 2023. Au moment de l’interview, la comédienne préparait le tournage de son second long-métrage, réalisé par Christian Lara, pour son premier rôle principal.