Job Crafting : nouvelle tendance au travail
Modeler son emploi selon ses besoins, c’est le principe du Job crafting. Focus sur ce terme issu du monde du travail, entre déjà-vu et vraie bonne idée.
Texte Axelle Dorville
Le Job Crafting : redéfinir son emploi pour augmenter sa satisfaction
Lorsque l’on n’est plus engagé dans son travail, que l’envie de démission commence à faire son chemin, le job crafting ou la personnalisation de son emploi peut permettre de recréer du lien avec son poste et son entreprise.
Cette personnalisation peut concerner toutes les facettes de l’emploi. En premier lieu, les missions ou tâches peuvent, à force d’habitude, manquer de challenge et procurer de moins en moins d’enthousiasme. Il peut donc s’agir d’une occasion de chercher à adapter son métier à certaines de ses propres compétences jusqu’alors inexploitées ou sous-exploitées, qui au-delà d’apporter davantage de satisfaction, pourraient permettre d’optimiser les activités du service et de l’entreprise.
Pour augmenter le bien-être, il peut également être nécessaire de travailler sur l’organisation du travail et les relations interpersonnelles, elles aussi sources de mal-être au travail. On cherche alors, par l’incorporation de petites améliorations, à obtenir plus de flexibilité, d’autonomie, à améliorer les échanges avec ses collègues et sa hiérarchie, à rendre son environnement de travail plus agréable.
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Une pratique au goût du jour
Chercher à améliorer ses conditions de travail n’a sans doute rien de novateur. C’est une condition essentielle pour maintenir l’envie de venir travailler et chacun entreprend plus ou moins consciemment cette démarche. Cependant, à l’heure où le bien-être au travail occupe une place de plus en plus importante aux yeux des salariés, que les jeunes générations ont soif de sens et d’apprentissage continu au travail et souhaitent trouver un emploi qui matche avec leurs passions, il semble que ce phénomène gagnerait à être encouragé par le management en entreprise. On peut en effet chercher à influencer ses conditions de travail par des propositions et des prises d’initiative, mais se retrouver contraint face au refus et à l’incompréhension du management se sentant mis à l’épreuve ou manquant de ressources pour encadrer la prise d’autonomie des employés. L’apparence de simplicité du concept fait ainsi fi des obligations et contraintes auxquelles on est confronté en entreprise, à commencer par la fiche de poste parfois difficile à faire évoluer et qui ne peut être redéfinie indépendamment des besoins du service et de l’entreprise… On peut parier que la démarche du Job crafting gagnerait à inclure le manager dès les débuts, voire à être proposée par le manager lui-même, dès l’embauche, comme élément de la culture d’entreprise, ou à l’occasion du bilan annuel.
Au-delà de ses allures révolutionnaires, le Job crafting nécessite donc un cadre de travail favorable à sa mise en œuvre et son développement. Car on ne fait pas table rase de sa fiche de poste du jour au lendemain, c’est un processus qui demande du temps et de la collaboration. A la clé : plus de bien-être, moins de turn-over et des gains de productivité pour l’employé comme pour l’entreprise.
Un subtil équilibre à trouver grâce au job crafting
Depuis la création du concept du job crafting en 2001 par Jane E. Dutton et Amy Wrzesniewski, diverses études ont été menées sur le sujet, confirmant largement les avantages de cette démarche. 92 % des participants d’une étude du MIT Sloan school of management ont ainsi déclaré être plus satisfaits de leur vie professionnelle grâce au job crafting. Selon cette étude menée en 2020, les professionnels pratiquant le job crafting ressentiraient également moins de stress au travail.
Il a cependant été démontré qu’une baisse de demandes contraignantes, ou en d’autres termes une trop grande latitude accordée aux “job crafters”, impactait négativement l’engagement et le bien-être au travail (Tims et al. 2015, Bakker et Oerlemans, 2019, Abdellah et Gara-Bach Ouerdian, 2021). Le job crafting oui, mais le cadre aussi. Un subtil équilibre et sans aucun doute un des enjeux clés des années 2020…
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