Jessy Ambroisine, alchimiste de l’amour

« La cuisine est ma pièce préférée. J'aime y passer du temps avec et pour mes proches, en particulier pour de très, très grandes tablées ! » Jessy Ambroisine © Jean-Albert Coopmann
Floriane Jean-Gilles

Jessy Ambroisine est généreuse dans tout ce qu’elle entreprend, médecin généraliste et co-fondatrice du groupe VaKBand ne saurait suffire à la décrire. Jessy aime multiplier les activités ; et ne lui dites pas qu’elle fait beaucoup plus que la moyenne, elle le sait déjà.

DOPAMINE.

« J’ose, la vie est courte, alors pourquoi me limiter ? » Cette conviction dans sa voix est saisissante et se vérifie. L’association My Kartel et le groupe à pied VaKBand naissent de l’enthousiasme d’un groupe d’amis dont elle fait partie, alors qu’elle est étudiante en médecine à Bordeaux.

Près de vingt ans plus tard, le succès de VaKBand, né outre- Atlantique puis dupliqué en Martinique, demeure intact. Dans l’intervalle, Jessy Ambroisine est devenue médecin. Elle exerce en libéral et au sein du service de médecine polyvalente à la Clinique Saint-Paul, est présidente de la commission Permanence de soin du Conseil de l’Ordre et vice-présidente de l’association des jeunes médecins MEDINACTIV… « Cela va avec mon tempérament, poursuit-elle, défendre les autres et optimiser les choses, c’est un peu le fil rouge de mon cursus scolaire et universitaire: déléguée de classe, représentante des internes, un engagement à toute épreuve. »

ADRÉNALINE.

Forgée dans les épreuves, Jessy Ambroisine a 12 ans quand sa mère fait un AVC qui la maintient au lit pendant un an. Elle est d’un grand soutien pour son père en s’occupant de son frère et de sa sœur. « Il a fallu grandir vite, mais pour moi c’était normal », affirme Jessy.

« Au décès de ma mère, l’année dernière, ma sœur m’a dit “encore une épreuve, mais on sait faire” ; oui, on sait faire ! ». Cette résilience, c’est sans doute à sa mère qu’elle la doit, elle qui avait su réapprendre à marcher après son AVC puis exercer à nouveau, médecin elle aussi.

Il a fallu grandir vite, mais pour moi c’était normal.

SÉROTONINE.

« J’aime passionnément mon métier », pourtant la médecine générale n’était pas son premier choix, elle avait d’abord été séduite par la psychiatrie. « Paradoxalement choisir médecine m’a permis de faire beaucoup d’autres choses. Ce sont, bien sûr, des études difficiles, mais je n’ai jamais eu besoin de chercher un stage, d’envoyer des candidatures, je n’ai pas eu à me soucier du chômage ou des entretiens d’embauche. J’étais libre dans ma tête et j’avais le temps de penser à mes projets. »

En 2025, Jessy Ambroisine a pour objectif d’ouvrir une maison de santé, en famille, dans la maison de ses grands- parents ; une façon aussi de faire revivre la tradition du médecin de famille.

OCYTOCINE.

«J’aime fédérer, j’aime organiser (surtout des fêtes !), j’aime faire les choses bien, j’aime recevoir, j’aime cuisiner, j’aime bricoler et coudre, j’aime la musique et la photographie, j’aime marcher pieds nus dans le sable. Et j’aime l’amour, c’est le seul domaine de ma vie que je ne maîtrise pas, et je respecte ça. J’aime que les gens qui m’entourent se sentent bien. Mon souhait est toujours de prolonger ces moments le plus longtemps possible. J’ai beaucoup de vrais amis et je suis entourée de ma famille, je considère que j’ai de la chance. Cela participe à mon ancrage. Dans tout ce que je fais, c’est l’amour qui donne le « la ». »

Jessy est une force de la nature, un cocktail détonant qui n’a pas fini de nous surprendre.


Retrouvez cet article dans le hors-série Portraits Martinique n°2, édition 2024.