Jessie Antiste Asselie, la startégie du roseau

Jessie Antiste Asselie plie mais ne rompt pas. Mieux, elle rebondit et crée l’association Cyst’Her qui veut rendre le pouvoir aux femmes sur leur santé.

« La mer est mon élément. Depuis petite la mer me ressource, me porte. J’aime m’y immerger complètement pour faire le vide.» Jessie Antiste Asselie © Jean-Albert Coopmann
Alix Delmas

Jessie Antiste Asselie plie mais ne rompt pas. Mieux, elle rebondit et crée l’association Cyst’Her qui veut rendre le pouvoir aux femmes sur leur santé.

Sa force empathique agit tel un laser. Infirmière et naturopathe spécialisée dans l’accompagnement des femmes atteintes du SOPK (syndrome des ovaires polykystiques), son engagement thérapeutique l’a conduite à créer la première association en Martinique, Cyst’Her, dédiée à une meilleure connaissance de cette maladie et au bien-être menstruel des femmes.

« Ok je ne suis pas folle » s’entend-elle dire par ses patientes, soulagées d’exister, comprises quand un diagnostic décrit les souffrances endurées.

Le SOPK est la maladie hormonale la plus répandue chez les femmes en âge de procréer. Beaucoup moins connue que l’endométriose, cette pathologie endocrinienne touche une femme sur sept selon l’OMS. Elle est cause d’infertilité, peut entraîner une pilosité excessive (hirsutisme), des complications métaboliques (diabète et surpoids), un brouillard cérébral et bien d’autres symptômes avec un impact très préoccupant sur la santé mentale.


Un feu intérieur

Atteinte elle-même du SOPK, c’est pourtant une autre pathologie qui est à l’origine de son engagement en faveur d’une meilleure prise en charge de la douleur. L’algie vasculaire de la face, une maladie neurologique rare, connue comme étant l’une des maladies les plus douloureuses qui soit. Depuis son adolescence, crises et hospitalisations longues se succèdent sans que les médecins ne puissent nommer la maladie.

Ce n’est qu’à l’âge de 22 ans que l’errance de diagnostic prend fin. La maladie quant à elle perdure, en l’absence de traitement.

La maladie m’a désinhibée, plus rien ne m’effraie.

Si aujourd’hui, Jessie Antiste Asselie est une maman épanouie de trois petites filles et une professionnelle aguerrie, lorsque les crises surviennent, elle doit à chaque fois affronter des conséquences physiques graves qui nécessitent des opérations. Elle l’affirme « la maladie m’a désinhibée, plus rien ne m’effraie ». Son état d’esprit actuel ? La combativité. De son refus clamé haut et fort pour toutes les femmes de souffrir en silence, elle fait son combat.

Queen Syssine

Très active sur les réseaux sociaux, si parfois elle y aborde l’algie vasculaire de la face, Jessie Antiste Asselie alias Syssine a décidé de s’orienter plus généralement sur la santé féminine.
« Ton cycle est ta force, une fois que tu le connais  », un message qui semble une évidence pour certaines quand beaucoup d’autres n’ont pas eu la chance d’être accompagnées à décrypter leurs corps.

Brillante, intuitive, drôle, d’une voix cristalline, Jessie, par son approche holistique, appelle à une meilleure connaissance de soi pour une réappropriation de sa puissance féminine. Elle intervient également en entreprise et bientôt dans les établissements scolaires.

Acquérir des connaissances est fondamental pour elle. Elle se forme en permanence, notamment aux Etats-Unis et en Australie où d’autres approches sont mises en place pour le SOPK. Ne plus subir, c’est ce que Jessie Antiste Asselie nous prouve au quotidien.


Retrouvez cet article dans le hors-série Portraits Martinique n°2, édition 2024.