Comment faire l’agriculture et la recherche travailler main dans la main ?

Innovation. L’Institut Technique Tropical fait le lien entre les agriculteurs et la recherche fondamentale pour que le secteur s’adapte mieux aux changements climatiques, tout en répondant aux attentes sociétales. – Texte Yva Gelin

L’Institut Technique Tropical est un institut de recherche appliquée qualifié par le ministère de l’agriculture, qui conçoit et teste des innovations en agriculture. Explications avec le Directeur Marcus Hery.

« L’objectif : que les avancées scientifiques soient plus systématiquement testées à grande échelle par les producteurs pour qu’elles puissent mieux correspondre à la réalité du terrain. »

Qu’est-ce qui a motivé la création de IT2 ?

Marcus Hery, directeur de IT2 : L’association a été créée en 2008 sous l’impulsion de la recherche et des producteurs de bananes, et au départ elle s’appelait Institut Technique de la Banane (ITBAN). L’objectif était de créer le chaînon manquant entre les organismes de recherches comme le CIRAD et les services techniques de groupements de producteurs, pour que les avancées scientifiques soient plus systématiquement testées à grande échelle par les producteurs pour qu’elles puissent, ainsi, mieux correspondre à la réalité du terrain.

Dès 2011, l’IT2 voit le jour et s’ouvre à l’ensemble des cultures végétales (hors canne à sucre) tout en ciblant des cultures prioritaires pour le territoire parmi les 70 présentes.

Aujourd’hui, autour de quels types de végétaux s’organise le travail de l’IT2 ?

Sur les agrumes, l’ananas, la banane et les tubercules. Suite à notre réorganisation fin 2020, nous sommes montés en puissance sur les cultures maraîchères. Depuis, les recherches sont principalement orientées vers les cultures d’intérêts pour la Guadeloupe et la Martinique, c’est-à-dire, toutes les cultures qui pourraient contribuer aussi bien à l’autonomie alimentaire qu’à une agriculture exportatrice forte.

« Depuis la réorganisation, l’Institut se concentre à mettre en place des recherches qui conçoivent des nouveaux systèmes et modes de production pour qu’ils correspondent aux attentes sociétales. »

Qu’est-ce qui a changé avec la réorganisation de 2021 ?

Avant, le fonctionnement se faisait en section avec par exemple une section banane et une section diversification. Depuis 2021, on s’est réorganisé en pôles thématiques pour être plus pertinent dans la transition agroécologique.

En tout, il y a 5 pôles. Un pôle d’amélioration variétale, qui consiste à trouver toutes les variétés les plus appropriées à notre territoire. Le pôle gestion des maladies et environnement gère tout ce qui comprend les maladies des cultures et plus largement toutes les attaques sur l’environnement. Le pôle fertilité, agroéquipement et système de culture analyse et co-construit l’agencement des cultures pour en obtenir le meilleur. Un pôle santé végétale, qui gère la santé des plantes avec une utilisation accrue des produits de biocontrôles pour lutter contre les ennemis des cultures. Et enfin, le pôle cultures sous abris, pôle émergent, pour s’adapter au changement climatique et assurer une production régulière et de qualité.

Depuis la réorganisation, l’Institut se concentre à mettre en place des recherches qui conçoivent des nouveaux systèmes et modes de production pour qu’ils correspondent aux attentes sociétales.

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