Hélène Raffestin, plasticienne, designer et féministe engagée

Issue d’une famille d’artistes, Hélène Raffestin semble avoir hérité d’une sensibilité naturelle à l’image et à la création. Son parcours débute en Martinique, où elle intègre l’École régionale des arts plastiques (ERAPM). Passionnée par les techniques de reproduction d’images, elle explore la photographie, la sérigraphie et la gravure. Diplômée avec félicitations du jury, elle obtient ne maîtrise en photographie contemporaine à la Sorbonne, également récompensée. Cette formation renforce son intérêt pour les rapports entre image, mémoire et pouvoir. En 2016, elle crée l’Atelier49, un espace d’exposition et de création situé en plein cœur de Fort-de-France.

À travers une double pratique artistique, elle développe une approche singulière qui conjugue exploration du patrimoine visuel et critique des représentations genrées.
D’une part, elle cherche à réinventer le regard porté sur la Martinique, en mettant en lumière sa richesse iconographique loin des clichés doudouistes. Elle crée à travers la photographie et le photomontage des collections où s’entrelacent esthétique rétro, culture créole et influences pop. Dans un travail plus conceptuel et engagé, elle interroge la manière dont la religion catholique a formaté une perception du féminin et assis des rapports de pouvoir. En réinterprétant la figure de la Vierge à travers une iconographie hybride, elle dévoile l’héritage patriarcal et les injonctions sociales qu’elle véhicule de manière insidieuse.

La série « Matadors », adaptée pour le magazine Portraits de Femmes, célèbre la posture féminine et les coiffes traditionnelles, transformant les végétaux tropicaux en symboles de puissance et d’élégance.