Gabrielle Mauvois, dream gypsy

Gabrielle Mauvois © Jean-Albert Coopmann
Audrey B

De son enfance dans le Schoelcher rural, Gabrielle Mauvois conserve un amour profond pour la nature, cet écosystème dont elle se sent partie intégrante, au même titre que le vent, la pluie, la lumière, la faune et la flore qui le composent.

La nature comme refuge

Elle a connu Toulouse, Rennes, Cahors, est partie à l’aventure à Montréal, en est revenue après un troisième hiver canadien. Mais aucun endroit au monde ne saurait détrôner Schoelcher, sa ville natale tant aimée où elle a grandi, vit et compte bien finir sa vie. Là où elle se sent si bien depuis toute petite, lorsqu’elle nourrissait les cabris de son grand-père de branches de campêche, observait les malfinis tournoyer dans le ciel, apprenait à distinguer les chants du pipiri, du gangan, de la grive-chat ou du sucrier.

Il n’est donc pas étonnant de l’entendre parler avec passion de protection de l’environnement, avec enthousiasme de son métier de chargée de mission UNESCO au Parc naturel régional de Martinique, avec fierté du gîte familial Le jardin de Théonie, premier à détenir le label Clef verte en Martinique, avec fantaisie de ses boucles d’oreilles faites de mahogany et de graines locales… Et avec émerveillement, de coléoptères aux reflets irisés !

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Le pouvoir de l’art

Quand Gabrielle Mauvois ne s’immerge pas dans les bruits de la forêt, à l’écoute du vent dans les mahoganys, des craquements des bambous et de l’écoulement de l’eau des ravines, Gabrielle s’évade grâce aux sonorités jazzy de Robert Glasper, du pianiste Maher Beauroy ou du trompettiste Ludovic Louis. Pas un matin ne se passe sans qu’elle ne se réveille au son de Dream Gypsy du pianiste Bill Evans et le Festival de jazz de Sainte-Lucie est un rendez-vous qu’elle ne manquerait pour rien au monde.

Cet article permettra au plasticien Christophe Mert de découvrir une de ses plus grandes fans.

Tout comme le Biguine Jazz Festival, dont elle participe à l’organisation depuis plusieurs années. Visiteuse assidue d’expositions (“cet article permettra au plasticien Christophe Mert de découvrir une de ses plus grandes fans”, s’amuse t-elle), elle écume la programmation des festivals de cinéma et apprécie les scènes magiques de l’illustratrice Glwadys Gambie, mêlant féminité, nature sauvage et émotions.

Mais c’est par la plume qu’elle a pour sa part décidé de donner libre cours à ses émotions, déclencheurs de son inspiration. Amoureuse des mots, Gabrielle puise alors dans sa spiritualité, dans sa fibre animiste et son vécu, pour évoquer des notions universelles, à travers l’écopoétique, cet art d’écrire la nature.

Gabrielle Mauvois, sauvée par les mots

Par l’écriture, en extrayant les mots de son cerveau, Gabrielle s’allège, se libère d’un fardeau, réalise une mission de sauvetage d’elle-même, selon ses propres termes.

Dans la nature, elle puise son harmonie et sa sérénité. Pour poursuivre avec passion (et pragmatisme !) ses ambitions pour la mise en valeur de son territoire, pour mieux appréhender les relations humaines, pour faire de ses deux enfants des adultes heureux et épanouis.

Et pour contribuer à faire de ce monde, un monde meilleur. « A la Miss France », dit-elle non sans humour.


Retrouvez cet article dans le hors-série Portraits Martinique n°2, édition 2024.