France Travail et la marque employeur

Plus qu’un simple exercice marketing, promouvoir sa marque employeur relève, pour France Travail, d’une stratégie globale d’entreprise visant à mettre le candidat au centre du processus de recrutement. Nous avons rencontré Stéphane Bailly, directeur régional France Travail Martinique. Entretien.

Texte Floriane Jean-Gilles – Photo Jean-Albert Coopmann

Les entreprises ne se définissent plus uniquement par leur activité !

Stéphane Bailly, directeur régional France Travail Martinique

Comment France Travail, en tant qu’entreprise, valorise-t-elle sa marque employeur ?

Stéphane Bailly : La particularité chez France Travail est que notre marque employeur passe aussi par celle des autres. Il existe une porosité et un équilibre externe/interne qui nous démarque des autres entreprises. En externe, quand une entreprise parle de nous en valorisant l’une de nos actions sur le territoire, par exemple, cela nous sert directement. En interne, notre rôle est de garantir une bonne qualité de vie au travail à tous nos collaborateurs. Nous réalisons, deux fois par an, un baromètre social ; à la question relative à la fierté de travailler chez France Travail, les scores atteignent 80 % en Martinique, un résultat beaucoup plus élevé que dans l’Hexagone. Rendre fiers nos agents des actions qu’ils mènent est une composante essentielle de l’attractivité de France Travail, et a fortiori, c’est un des enjeux de la marque employeur pour n’importe quelle entreprise.

La marque employeur est-elle devenue une composante essentielle du recrutement aujourd’hui ?

Si la marque employeur existe depuis longtemps côté produit, c’est relativement nouveau en ce qui concerne le recrutement. C’est une question qui se développe en lien avec les difficultés de recrutement que connaissent certaines entreprises, y compris en Martinique où le taux de chômage est élevé. Aujourd’hui, les candidats choisissent leur employeur et les entreprises ne se définissent plus uniquement par leur activité. Cela suppose de réfléchir à d’autres méthodes de recrutement pour attirer les candidats. Nous y travaillons avec de nombreuses entreprises. C’est aussi une façon de cibler tous les types de profils et toutes les catégories d’emplois, pas uniquement les hauts niveaux de qualification. Telle est l’ambition des opérations de recrutement innovantes « du stade vers l’emploi » basées sur la pratique sportive pour repérer et valoriser les savoir-être lors d’un job dating sportif (matinée d’activités sportives en anonymat entre les candidats et les recruteurs, déjeuner convivial et après-midi d’entretiens de recrutement). Il s’agit de montrer que tout le monde a sa chance. Cela fait partie de la marque employeur, mais c’est un travail de fond, ce n’est pas uniquement affaire de communication, c’est une politique d’entreprise qui se construit et porte ses fruits sur le long terme.

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Chez France Travail, avez-vous constaté un intérêt grandissant des candidats à cet égard ?

Pour la nouvelle génération, l’enjeu n’est plus de travailler pour une grande entreprise et d’y rester durant toute leur vie professionnelle. Elle n’a pas peur de bouger et prend en compte des paramètres tels que la politique RSE, l’écologie, la possibilité de télétravail ou les horaires. Il y a là une valeur sociétale très forte. L’image véhiculée par les entreprises est aujourd’hui primordiale et celles qui recrutent l’ont bien compris. On constate qu’elles ont une façon différente de communiquer, de présenter leur manière de faire ; d’ailleurs, l’arrivée de nouveaux responsables des ressources humaines impulse ce changement. À cela se superpose un autre facteur : la marque territoriale, son attractivité c’est-à-dire la capacité de notre territoire à accueillir les candidats dans de bonnes conditions, les hôpitaux sont dans cette démarche.

Les réseaux sociaux sont-ils devenus des vecteurs privilégiés de la marque employeur ?

Les réseaux sociaux sont en effet des outils précieux car ils ont un impact plus direct. Quand nos conseillers en insertion professionnelle se mettent en scène en relayant une action, une réussite ou le témoignage positif d’un demandeur d’emploi, d’un employeur ou d’un partenaire, ils deviennent eux-mêmes vecteurs de la marque employeur, et contribuent à notre image de marque. On touche là à une réalité concrète, palpable, qui résonne avec plus de force que via le site internet officiel, outil marketing très conventionnel. Les deux se complètent, mais les initiatives spontanées permises par les réseaux sociaux sont aujourd’hui des atouts de taille.

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Aujourd’hui, les candidats choisissent leur employeur

Stéphane Bailly. directeur régional France Travail Martinique

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