Et si les Antilles se mettaient (enfin) à l’#IA ?

Annaïka (@annaiika_d1m57 sur Instagram), Axel Beauzor (expert en implémentation digitale) et Laurent Vergerolle (CTO d’IPEOS et spécialiste des outils Open-Source),

L’intelligence artificielle (IA) est omniprésente : dans nos téléphones, nos voitures, et même dans les outils de création de contenu. Pourtant, aux Antilles, cette révolution semble avancer à petits pas. Est-ce une méfiance culturelle, un manque d’information ou des infrastructures inadéquates ? Lors d’une table ronde captivante, animée par l’influenceuse Annaïka (@annaiika_d1m57 sur Instagram) avec les interventions d’Axel Beauzor (expert en implémentation digitale) et Laurent Vergerolle (CTO d’IPEOS et spécialiste des outils Open-Source), l’IA a été explorée sous toutes ses coutures. Retour sur un échange riche en apprentissages.

L’IA : une technologie ancienne au service de l’innovation

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

Axel Beauzor commence par rappeler que l’IA n’est pas une nouveauté. Elle existe depuis plusieurs décennies et repose sur des algorithmes et des bases de données. Avec l’émergence du machine learning et du deep learning, l’IA s’est cependant sophistiquée, rendant possible des innovations spectaculaires. Ces outils, autrefois réservés à des applications spécifiques, sont aujourd’hui accessibles au grand public grâce à des technologies génératives comme ChatGPT.

L’IA dans notre quotidien

Des assistants virtuels aux prédictions météo, l’IA est déjà partout. Axel souligne que son principal atout est de gagner du temps et d’améliorer notre intelligence dans nos tâches. Elle automatise les tâches répétitives et libère ainsi l’esprit pour des activités à plus forte valeur ajoutée.

Les craintes et défis autour de l’IA

L’impact sur l’emploi

Une question cruciale abordée par Laurent Vergerolle : l’IA va-t-elle supprimer des emplois ? Toute révolution technologique a un impact sur le marché du travail, mais elle crée aussi de nouvelles opportunités. Selon Axel, les métiers « cols blancs » sont les plus concernés aujourd’hui, à l’image des métiers industriels hier. Cependant, l’objectif n’est pas de remplacer, mais de transformer. Par exemple, un juriste pourrait utiliser l’IA pour automatiser la rédaction, se concentrant ainsi sur des tâches analytiques et créatives.

Une méfiance culturelle ?

Aux Antilles, la méfiance envers l’IA est palpable. Deux obstacles majeurs : des références dystopiques comme Terminator et la peur de perdre des emplois. Laurent note également un autre frein : une population vieillissante peu formée aux outils numériques. Les décideurs, souvent peu sensibilisés aux bénéfices de ces technologies, peinent à voir l’intérêt de l’IA dans leurs activités.

L’IA aux Antilles : entre retard et potentiel

Une adoption inégale

Dans les territoires antillais, l’IA reste peu exploitée, bien que certains secteurs, comme le droit et la finance, commencent à l’adopter. Axel évoque des avocats et des experts-comptables utilisant l’IA pour limiter la paperasse et accélérer leurs analyses. Pourtant, de nombreux autres secteurs, notamment les PME locales, hésitent encore à franchir le pas.

Le défi des infrastructures

Laurent rappelle que l’IA nécessite des infrastructures solides, notamment des connexions Internet rapides et une puissance de calcul conséquente. Dans des zones où l’accès à Internet est limité, le développement de solutions IA est ralenti. La solution ? Investir dans des infrastructures locales ou accepter une dépendance à des services externes, souvent coûteux.

Des applications concrètes pour transformer les Antilles

Automatisation et efficacité

Axel partage des exemples concrets où l’IA simplifie son quotidien : gestion de courriers, génération de devis, prise de rendez-vous ou encore structuration d’idées. Ces automatisations, bien que basiques, montrent que même de petites intégrations peuvent avoir un impact significatif.

Prédictions pour anticiper les crises

L’IA pourrait également être utilisée pour des défis spécifiques aux Antilles, comme la gestion de l’eau. Laurent évoque la possibilité de prédire les casses sur le réseau d’eau grâce à des analyses de données historiques. Une telle approche permettrait de passer d’une logique de réparation à une logique de prévention, réduisant ainsi les coûts et les perturbations.

L’avenir de l’IA aux Antilles

Une révolution invisible

Selon Laurent, dans cinq ans, l’IA sera tellement intégrée à nos outils quotidiens qu’elle deviendra invisible. Que ce soit dans les smartphones ou les logiciels professionnels, l’IA agira en arrière-plan, facilitant nos tâches sans que nous en ayons conscience. Cette transparence technologique est la clé de son adoption massive.

Une opportunité à saisir

Pour Axel, les Antilles, et plus précisemment la Guadeloupe, ont tout à gagner en adoptant l’IA dès maintenant. Des secteurs comme le tourisme, la santé ou l’agriculture pourraient être révolutionnés. Mais pour cela, il faut accompagner les entreprises et les institutions dans ce changement, en les formant et en les rassurant face à cette transition numérique.

Et si l’IA devenait une alliée des Antilles ? 

L’intelligence artificielle n’est pas une menace, mais une opportunité pour les Antilles. Encore faut-il que ses acteurs locaux s’approprient cette technologie, en dépassant leurs craintes et en investissant dans des infrastructures adaptées. Comme le souligne Axel, « l’IA est là pour amplifier notre intelligence, pas pour la remplacer ». Alors, pourquoi attendre ? Les Antilles pourraient devenir un laboratoire d’innovations, tirant parti de cette révolution pour transformer ses défis en atouts.

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