Édito d’avril, à l’école de la citoyenneté
Vivre ensemble, une question qui résonne en ces temps de bouleversements présents et futurs, si l’on considère les conflits guerriers de ce monde et le dérèglement climatique comme autant de vecteurs qui vont puissamment recomposer les équilibres démographiques et économiques de la planète. Le vivre-ensemble, un défi quotidien, un effort de conscience, car pour bien interagir avec l’autre et faire de cette rencontre une synergie positive, il faut être en paix avec soi-même, avec son histoire et tolérer les différences de l’autre. Pour bien vivre ensemble, pas de recette donc : plutôt une démarche à adopter.
Comme nous l’ont si bien rappelé les spécialistes que nous avons rencontrés pour vous proposer ce dossier – les sociologues Alain Touraine et Patricia Braflan-Trobo, et le psychologue Raphaël Spéronel – il est ici affaire de démocratie, dont le seul fondement légitime est le respect de droits universels garants de l’équité entre citoyens. Réjouissons-nous, car dans notre pays où la république garantit pour tous les mêmes droits civiques et d’accès aux soins et à l’éducation, les bases du bien vivre-ensemble sont posées. Réjouissons-nous aussi du métissage historique, culturel et affectif, qui façonne nos départements et leur offre une incomparable capacité de rebondir. Un métissage qui « est une perfection si elle est construite dans le respect de la démocratie interne, d’équité et d’égalité, sur un rapport citoyen donc », comme le souligne Raphaël Spéronel. Le bien vivre-ensemble est un chantier colossal, d’un intérêt capital, qui peut guérir les blessures de l’histoire, réelles et imaginaires et déployer une sociabilité élargie. Alors osons, à la faveur de notre tradition d’oralité, ouvrir le débat public, confronter les opinions et faire émerger des initiatives innovantes au service du vivre-ensemble.
Julie Clerc