Dengue : gare au virus !
Depuis quelques mois, les autorités sanitaires sont en alerte. La circulation active du virus de la dengue sévit dans plusieurs zones urbanisées du territoire. Une épidémie qui risque de s’intensifier en raison d’un faible taux d’immunité de la population. Explications.
Texte Sarah Balay
200 cas de dengue par semaine
Auxquels s’ajoutent 600 à 700 cas cliniquement évocateurs sont actuellement recensés chaque semaine en Guyane. À ce jour, toute la zone littorale est en épidémie de Cayenne à Saint-Laurent du Maroni : à Kourou, depuis juin, et plus récemment (juillet/août) sur l’île de Cayenne et l’ouest. L’impact hospitalier est, pour le moment, plus élevé à Kourou avec un passage sur dix aux urgences pour suspicion de dengue.
4 stéréotypes de la dengue
Il existe quatre « versions » du virus de la dengue. Une infection par un de ces sérotypes confère une immunité contre ce sérotype mais pas contre les autres…
300 hospitalisations
C’est le bilan de la dernière épidémie en 2020: sur 7 000 cas confirmés, 300 ont nécessité une hospitalisation, dont 9 % ont présenté une forme grave et trois décès sont à déplorer. Concrètement, le médecin est à consulter dès les premiers signes. La dengue se manifeste classiquement par une forte fièvre d’apparition brutale associée à des maux de tête et des courbatures. Des douleurs rétro-orbitaires peuvent également être ressenties. Le principal danger du virus de la dengue repose sur le risque hémorragique, qui, fort heureusement, est assez rare.
20 ans
C’est le temps qu’il a fallu au sérotype 3 du virus de la dengue (majoritaire cette année) pour refaire son apparition en Guyane. Selon une enquête réalisée en 2017 par l’Institut Pasteur de la Guyane, « moins d’une personne sur 2 présentait, à l’époque, des anticorps contre le sérotype 3. Six ans plus tard, la population immunisée est probablement encore moins nombreuse », précise Tiphanie Succo, responsable Santé publique France en Guyane. Ce qui explique que ce sérotype soit aujourd’hui majoritaire parmi les personnes infectées.
1 réflexe anti-dengue
Pas de miracle, mais une solution efficace : celle des mesures préventives individuelles et collectives. Chacun, à son niveau, doit se protéger avec du répulsif et le port de vêtements clairs et longs notamment en début et fin de journée, période où le moustique pique le plus. Il est aussi important de vérifier les abords de son domicile pour éliminer tous les gîtes larvaires (contenant avec eau de pluie stagnante type pots de fleurs, citerne, gouttières, regards, etc.).