Cœur de parc : préserver des joyaux exceptionnels mais fragiles
Hot spot de la biodiversité mondiale, le Parc national de la Guadeloupe a la particularité de gérer en son « Cœur de parc » des aires terrestres et des aires maritimes. Plusieurs actions de préservation et de valorisation sont mises en œuvre. Le point avec Ferdy Louisy, son président.
Texte Sandrine Chopot – Photo Lou Denim
Pourriez-vous rappeler les principales missions du Parc ?
Ferdy Louisy : Créé en 1989, le Parc national de Guadeloupe est le premier parc créé en Outre-mer. Depuis 1992, il est reconnu comme une réserve mondiale de la biosphère par l’Unesco, sous l’appellation « archipel de Guadeloupe » et depuis 1993, la baie du Grand Cul de Sac marin est inscrite sur la liste du traité de Ramsar*.
Il se répartit entre des Cœurs de parc et une aire d’adhésion qui réunit des communes adjacentes et signataires de la Charte soit environ 16 000 hectares. Notre spécificité est de gérer à la fois des espaces terrestres (la Soufrière, la Traversée, les chutes du Carbet) et des espaces maritimes de la côte sous le vent à la Pointe de la grande vigie au nord de la Grande-Terre.
L’État définit trois missions principales : connaître et protéger, accueillir et sensibiliser, accompagner le développement durable. L’objectif du Parc n’est pas de mettre la nature sous cloche mais de la partager. La fréquentation doit nous permettre de faire encore mieux et pas l’inverse. Les vrais acteurs ce sont les citoyens, le Parc n’est qu’un relais !
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La charte du Parc a été approuvée en conseil d’État le 21 janvier 2014 pour une durée de 15 ans. Elle doit être révisée cette année. Pourriez-vous nous en dire plus ?
La charte est un projet de territoire qui se construit collectivement avec les communes. Ce document définit, en Cœur de parc, les objectifs de protection des patrimoines naturel, culturel et paysager et précise les modalités d’application de la réglementation. Concernant l’aire d’adhésion, il définit les orientations de préservation et les moyens de les mettre en œuvre. Aujourd’hui, 20 communes ont adhéré à la charte.
À l’instar de tous les parcs nationaux, nous sommes en train de la réviser. Une instance évaluative est en place pour faire le bilan, voir si la charte doit être conservée en l’état ou pas. On peut saluer le dynamisme de cette charte qui a permis de mettre en place de nombreuses actions.
Des actions à nous citer ?
Le Parc accompagne les communes de son aire d’adhésion dans l’élaboration de leur Atlas de la biodiversité communale (ABC). Nous accompagnons également les communes sur l’éducation à l’environnement en milieu scolaire et périscolaire. Pour lutter contre les dépôts sauvages, nous organisons avec la police de l’environnement des opérations conjointes de sensibilisation à l’environnement. Sur les aires éducatives terrestres (22) et marines (20), nous travaillons avec les associations de protection de l’environnement. Le Parc subventionne aussi des micro-projets de développement durable, comme par exemple, le Terra Festival, la fête Noël Kakado à Vieux-Habitants, la Journée des Pois à Anse-Bertrand ou encore la restauration de la forêt marécageuse à Golconde aux Abymes.
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Votre engagement démontre votre volonté de booster l’économie locale. La marque « Esprit parc national » en est la parfaite illustration ?
Tout à fait. La marque « Esprit parc national » est un label national dont la Guadeloupe est à l’initiative. Il est attribué à des acteurs économiques qui s’engagent, à travers leurs produits ou services, dans le respect de l’environnement. Pour le professionnel, c’est un signe d’appartenance et pour le consommateur c’est un signe de reconnaissance et l’assurance d’un achat vertueux pour la planète. Aujourd’hui, nous avons 47 partenaires estampillés de la marque, tous secteurs d’activités confondus, comme par exemple, le Café de Vanibel, l’un des meilleurs cafés au monde ou encore le magnifique Jardin d’eau à Goyave. C’est aussi une très belle reconnaissance pour notre territoire ! (sourire).
*La Convention sur les zones humides d’importance internationale, plus connue sous le nom de Convention de Ramsar, est un traité international qui prône la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides. C’est le seul traité mondial portant sur un seul écosystème.
Nature & Culture en découverte 2024 Les candidatures sont ouvertes ! L’édition 2024 du programme d’animations « Nature & Culture en découverte » se déroulera du 5 juillet au 10 août 2024. Elle débutera avec le Tour de la Guadeloupe en voile traditionnelle (Traditour) à l’occasion duquel le Parc national de la Guadeloupe participera au village de la biodiversité du 5 au 13 juillet. « Dans chaque commune de l’aire d’adhésion sera installé un village itinérant dont la vocation sera de mettre en valeur les acteurs de chaque territoire qui œuvrent en faveur de la préservation des patrimoines naturel, culturel et paysager. » Date limite de dépôt des candidatures 5 juin 2024 |
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Parc national de la Guadeloupe
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