Clitty l’engagement chevillé à la culotte

Ce mois-ci, nous sommes retournés voir Élodie Placide qui avait remporté, le 7 juin 2023, le 1er prix de la Bourse Paille pour son projet Clitty, une gamme de protections hygiéniques réutilisables (serviettes lavables et culottes menstruelles) fabriquées en France.

Élodie Placide, fondatrice de Clitty © Jean-Albert Coopmann
Floriane Jean-Gilles

La dernière fois qu’on s’est parlé, je t’ai demandé où tu voyais ton entreprise dans 1 an et tu m’as répondu : « J’aimerais que Clitty soit la référence sur le marché, notamment en entreprises. J’espère également avoir plusieurs revendeurs de mes produits aux Antilles-Guyane… » Alors, mission accomplie ?

Élodie Placide : Oui et non ! [rires] On s’est fait un nom sur la sensibilisation, d’ailleurs les entreprises nous contactent spontanément. Pour ce qui est de la référence, c’est plus complexe auprès des revendeurs. Avec la crise sociale, on ressent une certaine frilosité à s’engager sur de nouveaux produits. Ce mauvais timing, conjugué au fait que la marge bénéficiaire est peu élevée, implique une grande difficulté à pénétrer le marché dans les magasins. En revanche, beaucoup de personnes nous suivent et nous connaissent et deviennent des clients fidèles.

Élodie Placide, fondatrice de Clitty © Jean-Albert Coopmann
Élodie Placide, fondatrice de Clitty © Jean-Albert Coopmann

Tu as reçu une dotation de 10 000 €, comment l’as-tu dépensée ?

J’ai suivi une formation égalité hommes-femmes à l’université Lyon 2, qui a duré un an. C’est le plus gros investissement, cela a représenté environ 30 % de l’enveloppe. J’ai ensuite fait l’acquisition de matériels technologiques et j’ai investi dans de l’événementiel. En tout, j’ai dépensé 50 % de la dotation.

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Élodie Placide, fondatrice de Clitty © Jean-Albert Coopmann
Élodie Placide, fondatrice de Clitty © Jean-Albert Coopmann

Le prix prévoyait aussi un accompagnement des partenaires de la Bourse Paille d’une valeur de 20 000 €, en quoi a-t-il consisté ?

La prestation de communication a été incroyable : communiqué de presse, radio, télé, cela a été très utile pour pénétrer le marché martiniquais, d’autant plus qu’à l’époque je résidais encore dans l’Hexagone. La Bourse Paille a été un vrai tremplin en termes de visibilité et de confiance. La communication a été un vrai succès et un an et demi après, de façon surprenante, les gens s’en souviennent. Pour le reste de l’accompagnement, c’est resté en suspens, mais peut être que je n’ai pas fait les démarches nécessaires…

Produits Clitty © Jean-Albert Coopmann
Produits Clitty © Jean-Albert Coopmann

Clitty, c’est aussi un engagement social fort pour plus d’égalité, as-tu le sentiment que le message est plus audible aujourd’hui ?

Je le pense, oui. Aujourd’hui beaucoup de personnes, femmes et hommes, offrent des culottes Clitty, car elles représentent un certain coût, c’est un cadeau utile et c’est aussi une façon de répartir la charge financière des règles dans le couple. Notre objectif est de casser le tabou sur les règles, d’en faire un truc fun, de marquer les esprits. C’est dans cette démarche qu’on a sorti un tote bag pour Noël. Et il y aura peut-être d’autres produits de ce type pour soutenir la cause, de façon presque politique et faire passer le message de l’égalité. On fédère une communauté, on crée l’émulation, on fait jaser aussi, pari gagné !

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