Chômage des séniors, la nouvelle donne
Depuis le 1er avril, les mesures de la convention d’assurance chômage, actée mi-décembre, sont entrées en application. Afin de tenir compte de la réforme des retraites de 2023, de nouvelles règles d’indemnisation impactent les séniors.
Chômage des séniors, la nouvelle donne
Depuis le 1er avril, les mesures de la convention d’assurance chômage, actée mi-décembre, sont entrées en application. Afin de tenir compte de la réforme des retraites de 2023, de nouvelles règles d’indemnisation impactent les séniors.
Pourquoi cette réforme ?
Cette réforme, applicable depuis le 1er avril, est une conséquence logique du report de la retraite de deux ans, de 62 à 64 ans. Les salariés sont censés rester deux ans de plus en emploi. Il s’agit là de mesures d’économie importantes pour France Travail car, contrairement aux plus jeunes, les séniors épuisent souvent la totalité de leurs droits. Ces nouvelles règles soulèvent toutefois des interrogations, puisqu’elles impactent une population déjà vulnérable face aux difficultés du marché du travail.
L’âge minimum relevé
L’une des mesures clés de la réforme de l’assurance chômage porte sur l’âge d’accès aux dispositifs spécifiques destinés aux séniors. Actuellement fixé à 53 ans, cet âge est relevé à 55 ans. Résultat : les demandeurs d’emploi âgés de 53 ou 54 ans ne pourront plus prétendre à une durée d’indemnisation prolongée (22 mois et demi) dont ils bénéficiaient jusqu’ici pour compenser le fait qu’il est généralement plus difficile pour eux de retrouver un emploi. Ils sont désormais alignés sur le régime général avec une durée maximale de 18 mois d’allocation chômage. La durée d’indemnisation est de 22,5 mois pour les allocataires de 55 et 56 ans et de 27 mois pour ceux de 57 ans et plus.
En chiffres
> En 2023, 58,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans avaient un emploi, contre 82,6 % de celles âgées de 25 à 49 ans (ministère du Travail, 2024).
> Le taux d’emploi des séniors, en France, demeure inférieur à la moyenne relevée dans l’Union européenne, qui est de 63,9 % (ministère du Travail, 2024).
> Un senior demandeur d’emploi met 6 mois de plus à retrouver un emploi (France Travail).
> D’après le baromètre Landoy-Ifop (2024), 64 % du panel interrogé juge qu’avoir 50 ans ou plus constitue un inconvénient aux yeux des recruteurs.
Un calcul d’indemnité défavorable
La réforme prévoit également du changement quant à la période de référence utilisée pour calculer les indemnités chômage. Au lieu de 36 mois auparavant, ce sont les 24 derniers mois de salaire (au même titre que tous les autres demandeurs d’emploi) qui seront pris en compte. Le calcul pourrait, dans certains cas, s’avérer moins avantageux.
8 conseils pour trouver un emploi après 50 ans
1. Faire de son âge un atout
Qui dit sénior, dit expérience, expertise, stabilité, sagesse, capacité à organiser le travail, à manager les équipes.
2. Avoir les bons arguments face aux idées reçues
(salaire, nouvelles technologies…) en insistant sur ce que l’on peut apporter à l’entreprise.
3. Structurer son CV via des blocs compétences
(accueil client, gestion de projet, animation commerciale, management…).
4. Cibler les entreprises qui recrutent des séniors
(PME, TPE plutôt que grands groupes).
5. Activer son réseau professionnel via d’anciens collègues ou les réseaux sociaux tels que LinkedIn.
6. Se former au digital pour rester à la page.
7. Rester ouvert, élargir son spectre de recherches.
8. Se faire accompagner (France Travail, APEC, associations spécialisées).
(Source : France Travail)