Comment la CGSS assure la prévention des risques professionnels ?

Santé. Évaluer et maîtriser les risques professionnels, ça ne s’invente pas. Le service Prévention, intégré au Département des Risques Professionnels (DRP), exécute cette mission pour l’ensemble des entreprises et des secteurs de Martinique. – Texte Fanny Fontan

Au sein du service Prévention du DRP, ingénieurs et contrôleurs de sécurité mènent des actions de terrain, d’information, de formation et de conseil auprès des employeurs et des salariés afin de réduire les risques professionnels. L’objectif est de diminuer la fréquence et la gravité des accidents du travail et maladies professionnelles. Les établissements sont ciblés à partir de statistiques nationales et régionales en matière de sinistralité. Entretien avec Miguel Marimoutou, responsable du service Prévention du DRP. 

Quels sont les programmes nationaux appliqués en Martinique au sein de votre service ?  

Miguel Marimoutou, responsable du service Prévention du DRP : Notre stratégie s’articule autour de 4 programmes nationaux : diminuer les risques de chutes dans les activités du BTP et interprofessionnelles “CHUTES PROS” et INTERPROS”, les risques de Troubles MusculoSquelettiques “TMS PROS” et les Risques Chimiques en milieu professionnel “RC PROS”. Ce dernier programme vise à réduire l’exposition des salariés à certains agents cancérogènes et notamment, en Martinique, aux poussières de bois, à la silice cristalline et aux émissions de moteur diesel.

En plus des programmes nationaux, vous agissez également à travers des programmes régionaux…

Localement, nous avons sélectionné trois problématiques prioritaires à la prévention des risques. Il peut s’agir d’un secteur en particulier comme celui de la culture de la banane, mais aussi d’une thématique plus large comme les relations humaines en milieu professionnel, ou bien d’une thématique transversale comme les entreprises à forte sinistralité. 

En 2020, la crise sanitaire a particulièrement mobilisé votre service afin de réduire les
risques de contamination.

Nous avons diminué nos objectifs pour nous consacrer à l’accompagnement de plus de 200 entreprises martiniquaises dans le cadre de leur Plan de Continuité ou de Reprise d’Activités (PCA/PRA). Pour cela, nous avons élaboré des fiches de prévention par secteur d’activités, organisé des webinaires, mené des actions de communication, effectué une veille juridique et émis des recommandations. Nous avons également aidé financièrement les entreprises à l’achat d’équipements permettant l’application des gestes barrières, pour un montant total de 269 000 euros. 

En quoi consiste le programme de réduction des accidents du travail sur les chantiers du BTP ?

David Herthé, contrôleur de sécurité en charge de l’activité du BTP : Il s’agit d’accompagner les maîtres d’ouvrage afin qu’ils intègrent dans les marchés de travaux, les dispositions permettant de maîtriser, notamment, les risques de chute. Notre objectif est d’améliorer la logistique de chantier et les conditions de manutention en incitant fortement les équipes de maîtrise d’ouvrage à choisir des équipements sécurisés en les mutualisant pour l’ensemble des entreprises exerçant sur le chantier.

Par nos interventions de terrain, nous leurs apportons une offre de services : du conseil associé à un suivi individualisé, des informations relatives aux bonnes pratiques de prévention, des actions de formation des collaborateurs et des aides financières. Le but est de prévenir les chutes de hauteur grâce à des moyens de protection collective. Nous voulons aussi améliorer la gestion des manutentions, valoriser la coordination Santé Protection Sécurité (SPS), sécuriser en amont les interventions ultérieures sur ouvrage et optimiser l’hygiène et les conditions de travail.