Catherine Beaudreuil, vivre à 100 à l’heure

Dans la vie, elle fonce. Responsable marketing et communication au sein d’une concession automobile, Catherine Beaudreuil pense objectifs et surveille ses résultats tous les jours. Compétitrice, elle se donne et relève des défis. Les obstacles, elle les franchit sans se poser de question ; normal pour une ancienne coureuse de haies.

« Je suis à Morne-Cabri, où je partais en excursion avec l’école. C’est un lieu qui m’apaise. » Catherine Beaudreuil © Jean-Albert Coopmann
Muriel Erdual

Dans la vie, elle fonce. Responsable marketing et communication au sein d’une concession automobile, Catherine Beaudreuil pense objectifs et surveille ses résultats tous les jours. Compétitrice, elle se donne et relève des défis. Les obstacles, elle les franchit sans se poser de question ; normal pour une ancienne coureuse de haies.

Les yeux souvent rivés sur le compteur des statistiques de vente, la « jeune cadre dynamique  » travaille dans un secteur concurrentiel et masculin qui la stimule. Catherine Beaudreuil aime réussir. Petite, la fève, elle devait l’obtenir  ! Adulte, elle recherche l’efficacité.

Difficile pour le hasard de se loger dans son emploi du temps. Pour elle, les coups de tête sont des sorties de route. Elle se protège de ce qu’elle appelle des « folies » avec un effroi amusé. Son passé de jeune championne d’athlétisme de Martinique a façonné sa personnalité disciplinée et déterminée.  

Viser haut

Dès l’âge de 5 ans, Catherine Beaudreuil foule les stades. Elle est douée. Elle participe aux championnats inter-îles sous la bannière de l’Aiglon du Lamentin. À 15 ans, elle remporte le titre de championne de Martinique du saut en longueur et de vice-championne du 80 mètres haies en 2001.

Un an plus tard, elle devient vice-championne de France du relais 400 x 100 à Angers. La jeune athlète intègre le Pôle France en seconde au lycée de Bellevue, une classe aux horaires aménagés réservée aux élèves-athlètes. Elle tente le graal à 16 ans, les CARIFTA Games, mais échoue. La déception est incommensurable pour celle qui ne supporte pas perdre. Elle comprend qu’elle n’est pas destinée à une carrière sportive.  

Rebondir

Le Bac S en poche, Catherine Beaudreuil obtient une licence de Sciences de l’information et de la communication à l’Université des Antilles-Guyane en 2008. La publicité l’attire ; elle prend plaisir à convaincre les gens. Elle poursuit en Master de communication à l’lEFAP Paris. Catherine effectue des stages dans de grandes entreprises de publicité telles que DDB, Mc Cann, Canal+ Groupe.

Manager, ça fait grandir 

De retour au pays au décès de son père en 2018, elle travaille en agence de communication puis dans une grande entreprise de télécommunication et, aujourd’hui, s’épanouit chez l’annonceur. Elle y manage une petite équipe. « Manager, ça fait grandir », analyse-t-elle. Elle reconnaît qu’il faut savoir motiver ses collaborateurs tout en étant à l’écoute.  

Garder la motivation

Qui la motive, elle ? Elle-même. En réalité, son énergie motrice prend sa source dans son éducation. « Ma mère, Éliane, est une pile électrique, qualifie gentiment Catherine, elle est toujours au taquet. » « La vie est un combat de tous les jours », telle est la devise d’Éliane qui ne prête guère l’oreille aux lamentations et a vite fait de rappeler sa fille à l’ordre en cas de relâchement.

Aussi, pour Catherine Beaudreuil est-ce naturel d’avoir « tout le temps la pêche ». L’avenir nous dira si elle passera la 6e en s’autorisant, un jour, une folie : ouvrir une boutique de mode pour sublimer les femmes martiniquaises.


Retrouvez cet article dans le hors-série Portraits Martinique n°2, édition 2024.