La Guyane en vedette au Forum Bois Construction

Aux côtés de Thomas Caparros, président d’Interprobois, et de Jean-Luk Le West, vice-président de la CTG, délégué au développement économique et au tourisme (au centre), une vingtaine d’acteurs privés et publics dans le secteur forêt-bois ont représenté la Guyane au 12e Forum International Bois Construction à Lille, les 13 et 14 avril. ||
Adeline Louault

Accompagnée par la Collectivité Territoriale de Guyane et Interprobois Guyane, une délégation de la filière bois a participé au 12e Forum International Bois Construction à Lille, les 13 et 14 avril. L’occasion de démontrer l’excellence du savoir-faire guyanais et son expertise en matière de construction biosourcée.

Texte Adeline Louault

Le Forum Bois Construction

Le Forum Bois Construction rassemble depuis 2009 les professionnels de la construction en bois, soit plus de 300 exposants, 250 conférenciers et 6 000 congressistes. Sollicitée par les organisateurs, Interprobois Guyane, soutenue par la CTG, a mobilisé une vingtaine d’acteurs privés et publics dans le secteur forêt-bois parmi lesquels des sociétés de construction, des architectes , l’ONF mais aussi des ONG locales et des centres de recherche. Pour Jean-Luk Le West, vice-président de la CTG, délégué au développement économique et au tourisme et chef de file de la délégation guyanaise aux côtés de Thomas Caparros, président d’Interprobois, l’enjeu était de démontrer que la filière bois « existe en Guyane et qu’elle est un modèle durable, écologique et respectueux de la population ».

Une thématique et un espace dédiés à la Guyane

Portant sur la logistique fluviale, la recherche, le projet de transport de grumes avec les dirigeables Flying Whales ou les matériaux biosourcés, une dizaine de conférences autour du thème « La Guyane, modèle de l’Europe biosourcée » ont témoigné de la richesse locale en termes d’innovation et de ressources naturelles. Le « Layon Guyane », installation majeure de l’exposition, dévoilait les points forts de la filière à travers une promenade en forêt à la rencontre de toutes les parties prenantes. Des maquettes d’architecture, des échantillons d’essences de bois, du mobilier éco-conçu, des animations et projections vidéo permettaient de découvrir le savoir-faire de la filière bois construction en zone équatoriale et la qualité des matériaux. « Nous nous singularisons notamment grâce à la variété de nos bois précieux mais aussi par le fait que les bois de Guyane nécessitent beaucoup moins de traitement que les bois européens », précise Jean-Luk Le West.

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Des messages à faire passer

Si 94 % de la Guyane est recouverte de forêt, l’empreinte humaine ne représente que 1,4 %. Cela ne signifie pas pour autant que les arbres y sont coupés à tort et à travers. Les règles de prélèvement sont strictes. La filière manque même de bois d’œuvre pour couvrir les besoins en construction du territoire. « Nous exploitons uniquement certaines essences et seulement dans des zones définies par l’ONF. Nous voulons faire du bois une filière majeure de notre économie en préservant notre biodiversité. Il est hors de question de sanctuariser la forêt guyanaise », insiste le vice-président de la CTG. Cette mission était également l’occasion pour la Collectivité de rappeler au Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, que la Guyane, en tant qu’acteur clé du rayonnement de la France, devait être associée à la COP30 qui se tiendra à Bélem, en 2025. « Nos 8 millions d’hectares de forêt comptent véritablement dans le PIB vert de la France. » De même, Thomas Caparros et Jean-Luk Le West ont proposé que l’édition 2025 du forum Bois Construction se tienne en Guyane. « Avec cette délégation, la CTG, aidée par l’Europe, a voulu fédérer la filière bois dans son ensemble. Ce qui a de bon dans ce genre d’événement, c’est que nous avons des réflexions communes qui nous permettent d’avancer plus vite », se félicite Jean-Luk Le West. « Maintenant que nous sommes de retour, il faut garder cette unité. »

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Un label d’éco-certification
La CTG va prochainement mettre en place une commission d’éco-certification. Tout projet de plus d’1 million d’euros passera devant cette instance. « Cela permettra d’accorder une labellisation régionale écologique au projet, certifiant qu’un produit respecte l’environnement et est durable », annonce Jean-Luk le West. « Ce nouveau label facilitera les démarches des entrepreneurs et lèvera les freins au déploiement de leur activité ».

La filière bois en Guyane :
Presque un tiers de la surface forestière guyanaise (2,4 millions d’hectares) a vocation de production. Riche d’une biodiversité exceptionnelle, la forêt abrite 1 300 espèces d’arbres différentes contre 130 en Métropole. Environ 80 essences font l’objet d’une exploitation mais trois essences principales (angélique, gonfolo, grignon blanc) constituent
75 % des volumes de bois d’œuvre commercialisés. Troisième filière économique de la Guyane en valeur ajoutée, le secteur forêt-bois compte environ 215 entreprises dont près de 90 % de TPE, génère 900 emplois directs à travers 40 métiers différents et 100 millions d’euros de chiffree d’affaires.
(sources : DAAF et ONF)