Pour l’association AGOSSE : un crédo Manger-Bouger !
Le constat est alarmant. De plus en plus d’enfants, de moins de 10 ans, sont en situation de surpoids. On constate une augmentation de l’obésité sévère voire morbide chez les adolescents avec un taux d’IMC supérieur à 37 kg/m2. L’association AGOSSE milite pour une prévention dès le plus jeune âge reposant sur une activité physique régulière couplée à une alimentation saine.
Texte Sandrine Chopot – Photo Lou Denim
Il est urgent d’investir dans la prévention dès le plus jeune âge
Marie-Elise Sextius, fondatrice et directrice de l’association AGOSSE
AGOSSE : un concept unique en Guadeloupe
Du fait de fortes inégalités sociales en matière de nutrition, plus importantes qu’en France hexagonale, les territoires ultramarins connaissent un niveau plus élevé en pathologies telles que le surpoids et l’obésité et les maladies associées. « L’obésité est une pandémie silencieuse mais voyante qui s’est aggravée avec la crise sanitaire. En Guadeloupe, nous sommes trop dans le curatif. Il est urgent d’investir dans la prévention dès le plus jeune âge », explique Marie-Elise Sextius, fondatrice et directrice de l’association AGOSSE.
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Maladie multifactorielle
Sédentarité, alimentation sucrée, grasse, transformée, pauvre en fruits et légumes, repas pris trop vite, manque de sommeil, heures passées devant les écrans… autant de facteurs qui entraînent un risque accru d’obésité. « Certains jeunes souffrent de mal-être psychologique et la nourriture peut être un refuge. L’environnement de l’enfant est aussi fortement en cause avec la présence de camions repas aux abords des collèges/lycées, les prix des fruits et légumes locaux encore trop chers pour certaines familles, les promotions sur les produits à limiter (sodas, crèmes glacées, glaces à l’eau…), l’omniprésence du marketing alimentaire pour des aliments de mauvaise qualité nutritionnelle, le manque d’infrastructures sportives… », indique Pauline Mainguy, diététicienne et coordinatrice de l’association AGOSSE (*).
Pour la directrice, l’éducation à la santé commence dans les établissements scolaires, lieux propices pour repérer, dépister, orienter, sensibiliser les enfants, les adolescents et leurs familles. Le médicament miracle, c’est aussi le sport ! Selon une étude récente du professeur Carré au CHU de Rennes « 3 enfants sur 5 qui entrent en 6e ne savent pas enchaîner quatre sauts à cloche-pied. Il est essentiel de promouvoir l’activité physique dès la maternelle », souligne Pauline Mainguy.
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Privilégier les fruits et légumes locaux
Pour une alimentation saine et équilibrée, la diététicienne préconise de manger de tout, en quantité adaptée à sa faim, d’opter pour des fruits et légumes locaux en accompagnement de chaque repas. « C’est plus économique et plus sain. Parmi les produits que l’on peut encourager à consommer, il y a la pastèque, le melon, la banane, l’orange, les tomates, les gombos, les bananes vertes, les plantains, igname, les fruits à pain… Tous ces aliments sont très intéressants d’un point de vue nutritionnel, notamment les racines qui sont nourrissantes sans être trop caloriques. Il s’agit de produits bruts, non transformés meilleurs pour la santé que les pâtes blanches, par exemple. Ce sont également des produits de saison, cueillis ou ramassés à maturité donc gorgés de vitamines et minéraux. »
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Pour AGOSSE : de la prise de conscience à l’action
Dans le cadre de la journée mondiale de l’obésité organisée du 2 au 4 mars prochain, l’association organise une campagne de sensibilisation durant tout le mois de mars.
« Ces temps forts nous permettent d’accentuer nos missions dédiées spécifiquement aux enfants, adolescents et leurs familles. Cette année, la sensibilisation porte sur la prévention et la promotion de l’activité physique et sportive », précise la directrice. Lots à gagner, animations en milieu scolaire, colloques avec les acteurs de terrain et les politiques, marche de sensibilisation. « Je suis ravie de voir que les institutions commencent à prendre conscience de l’importance de faire de la prévention. L’ouverture prochaine d’un centre de prévention et de prise en charge de l’obésité pédiatrique porté par notre association en est l’illustration parfaite », conclut Marie-Elise Sextius.
(*) Pauline Mainguy propose des consultations sur le nord Basse-Terre
AGOSSE engagée contre le surpoids et l’obésité infantile L’association permet aux enfants, adolescents et leurs familles de bénéficier d’une prise en charge de proximité mensuelle d’une durée de 24 mois minimum et d’un accompagnement de professionnels de santé (diététicienne, psychologue, enseignant en activité physique adaptée) qui interviennent sur l’ensemble du territoire. |
AGOSSE
5 Allée Léon Hennique Desmarais, Basse-Terre Guadeloupe
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