A quoi ressemblera le tourisme post-covid en Martinique ?

Relance. Chaque mois, Contact-Entreprises met en valeur un événement, un acteur, une technologie ou un dispositif qui peuvent changer la donne et influencer notre avenir. – Texte Yva Gelin

Qui dit destination touristique, dit destination attractive pour des investissements plus divers. C’est ce que met en évidence Jean-Yves Bonnaire, le nouveau Président de Contact-Entreprises en évoquant le tourisme. Secteur parmi les plus impactés de la crise, il a certes connu des jours difficiles mais cela ne signifie pas, comme l’illustre AVS Voyages, membre de Contact-Entreprises, que demain ne sera pas meilleur.

La crise peut-elle être vue comme une opportunité ?

Elisabeth Adelaide, directrice générale adjointe de AVS Voyages : Nous avons eu beaucoup de chance car nous étions déjà dans une dynamique de réorganisation de l’entreprise, nous étions prêts pour le télétravail. Mais au-delà de ce que nous avions prévu, la crise nous a permis de nous recentrer sur notre personnel en proposant des formations en commercial, vente et management transversal.

Nous avons également vu cette période comme une opportunité de valoriser nos collaborateurs, réaffirmer leur participation tout en les mettant dans une perspective de rebondir avec une nouvelle force de vente, de nouveaux outils et de nouveaux objectifs. Enfin, nous avons conforté nos services au profit de notre clientèle de voyage d’affaires.

« La plus-value d’une agence de voyage dans cette situation est d’accompagner, anticiper et rassurer en remplissant pleinement son rôle d’accompagnateur. »

Elisabeth Adelaide

Était-il possible pour tout le monde de mettre en place une stratégie de crise ?

E.A. : Tout dépend de la dynamique impulsée au sein de l’entreprise. Notre priorité absolue a été d’être présents et réactifs tout au long de la crise. La plus-value d’une agence de voyage dans cette situation est d’accompagner, anticiper et rassurer en remplissant pleinement son rôle d’accompagnateur.

A quoi peut ressembler le tourisme de demain ? 

Jean-Yves Bonnaire, président de Contact-Entreprises : Aujourd’hui, il faudrait miser sur un tourisme endogène toute l’année. D’autre part, il serait intéressant que les acteurs du tourisme s’accordent sur une manière “martiniquaise” de recevoir. Mieux promouvoir la Martinique, nécessite d’ajuster les campagnes et les valeurs véhiculées par celles-ci.

E.A. : Le futur voyageur sera plus exigeant à la fois en termes de qualité et de tourisme responsable. Ces 10 dernières années, la tendance était de partir sur une courte période mais régulièrement. Aujourd’hui, le voyage se prépare et devient plus qualitatif, voire sur des durées plus longues. L’aspect humain a également pris une nouvelle dimension. Les gens veulent être rassurés et informés avant, pendant et après le voyage. 

« Aujourd’hui, il faudrait miser sur un tourisme endogène toute l’année. »

Jean-Yves Bonnaire

Concrètement, qu’est ce qui a déjà changé dans l’organisation d’un voyage ?

 E.A. : Les consignes sanitaires font maintenant partie du quotidien, mais ne sont pas encore stables et nécessitent des mises à jour permanentes avec les partenaires hôteliers et aériens. Chaque territoire s’adapte différemment. À Sainte-Lucie par exemple, il y a une liste d’hôtels certifiés Covid qui sont les seuls à pouvoir recevoir du public, une classification qui se fait en fonction de l’application des pratiques sanitaires.  

Comment bien redémarrer le tourisme en Martinique ?

J.Y.B. : La solidarité est essentielle. Les acteurs ont tout intérêt à collaborer plutôt qu’à rentrer dans une logique de concurrence effrénée. La coopération permet de bonifier le produit touristique global. En période de crise, cela permet d’actionner plus rapidement un certain nombre de mécanismes de défense afin de préserver l’intérêt de la destination et donc le produit touristique.

« Aujourd’hui, le voyage se prépare et devient plus qualitatif, voire sur des durées plus longues. »

Elisabeth Adelaide

E.A. : Il y a également deux bateaux, le MSC Seaview et le Costa Diadema, qui ont confirmé leur venue pour le mois de décembre. C’est la première fois que ces unités de prestige viennent en Martinique. Ils nous amèneront une clientèle de Métropole et d’Europe à plus forte valeur ajoutée. C’est une belle façon de relancer l’activité.