Expert en attractivité et en communication des entreprises, EWAG entend dynamiser la marque employeur et la visibilité des opportunités sur une nouvelle plateforme dédiée à l’emploi. Une aubaine pour les entreprises et les candidats qui peinent aujourd’hui à trouver chaussures à leurs pieds, en local. 

Texte Coralie Custos Quatreville – Photo Lou Denim  

Bonfilon by Ewag

Audrey Béral, déléguée générale de la solution bonfilon by EWAG, l’affirme : « Le monde change et les préoccupations professionnelles changent aussi. » Son objectif, à elle, est le même que celui de ses équipes : accroître l’attractivité des entreprises ultramarines en augmentant la visibilité des opportunités d’emploi locales.
« Oui, c’est vrai. Le chômage est structurel dans nos départements depuis des décennies à cause de problématiques réelles dues à des enjeux de formation et d’adéquation des compétences aux impératifs du marché du travail. Au dernier trimestre, près de 276 420 demandeurs d’emploi étaient encore recensés aux Antilles-Guyane et à la Réunion », précise-t-elle. C’est énorme.
« Mais, en interne, chez Ewag, nous nous sommes rendus compte d’une autre réalité qui nous a aussi préoccupés : des entreprises qui peinent à trouver des candidats et des demandeurs d’emploi motivés qui ne savent pas où, ni à qui s’adresser. C’est là que le bât blesse et c’est ici que nous allons agir. »

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Avec Bonfilon by Ewag, renverser la vapeur pour les candidats…

La plateforme, baptisée bonfilon, porte un nom évocateur. « Nous voulons lutter contre le phénomène trop récurrent où les offres d’emploi disparaissent avant même d’être rendues visibles ce qui entraîne le fait que ce sont toujours les mêmes qui ont accès aux bonnes infos, au bon moment », commente Audrey Béral.

« Sans réseau professionnel, même les diplômés des meilleures formations peinent à trouver leur place chez nous, et c’est la raison pour laquelle nos jeunes actifs qualifiés ont du mal à s’insérer en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique et à la Réunion. » Lucille Pinsard, en charge de la communication auprès des candidats ajoute : « Aujourd’hui, en simple clic sur le site, il est possible de s’inscrire, de renseigner son CV, ses expériences passées, ses centres d’intérêts et de découvrir les opportunités en ligne, le tout, gratuitement. En attendant les futurs partenariats avec les entreprises, les candidats pourront bientôt avoir accès à des informations délivrées par des experts dédiés et déjà visibles sur la plateforme. Nous avons réalisé de nombreux sondages et interrogé des centaines d’actifs, jeunes et moins jeunes, en plusieurs mois. Ce qui est important pour nous, c’est qu’ils se sentent accompagnés. » 

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…et les entreprises locales

Pour Audrey Béral, la période covid a considérablement changé le rapport au travail et c’est sur cet aspect que la marque employeur est cruciale. « En 2024, les entreprises doivent faire face à de nombreux bouleversements socio-économiques et elles se retrouvent également nez-à-nez avec les nouvelles attentes des jeunes générations qui se propagent rapidement. »

Accompagnée de sa collaboratrice Clotilde Duretz, cheffe de projet marque employeur, le sujet est désormais capital. « Pour réussir, les entreprises doivent jouer le jeu de l’ouverture, elles doivent montrer où elles veulent aller pour donner envie », affirme Audrey Béral. Ancienne directrice de la CERC, l’objectif pour elle est de fédérer un écosystème de partenaires économiques autour de sujets cruciaux pour le développement des entreprises. « Les sollicitations répétées des entreprises ont fait germer l’idée d’une plateforme d’emploi centrée sur la marque employeur. Les entreprises avaient du mal à montrer leurs actions et leur savoir-faire. C’est là qu’il y a de véritables lacunes à combler. »

Une dynamique territoriale

L’intérêt pour cette initiative ne se fait pas attendre. Invitée par l’Association du Grand Jarry en Guadeloupe, le MEDEF Guadeloupe et Contact Entreprise en Martinique, les questions affluent. Les échanges avec le ministère des Outre-mer, la FEDOM et France Travail progressent également. « Nous avons établi des conventions de partenariat avec des experts locaux et des contacts avec des associations comme Alé Vini, déjà très engagés sur ces questions de retour au pays. Tout le monde est conscient de l’ampleur des défis à relever. »