Dans le cadre de la Semaine Olympique et Paralympique (SOP), la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) a organisé une rencontre entre des sportifs médaillés de haut niveau et de jeunes athlètes, avec l’appui du Comité territorial olympique et sportif et de l’État.

Texte Adeline Louault – Photo Mathieu Delmer

Semaine olympique et paralympique

Chaque année, la Semaine olympique et paralympique est l’occasion de promouvoir la pratique sportive chez les jeunes et de mobiliser la communauté éducative autour des valeurs citoyennes et sportives portées par l’olympisme et le paralympisme. En Guyane, ce temps fort s’est clôturé le 10 avril, à l’hôtel de la CTG, par un moment de partage avec les jeunes espoirs guyanais. Le breakdancer* Danis Civil, alias Dany Dann, 1er français qualifié pour les JO de Paris 2024, la judokate Lucie Décosse, triple championne du monde et championne olympique (2012), l’escrimeur Ulrich Robeiri, champion olympique en équipe (2008) et le sprinteur Marvin René ont répondu aux questions des étudiants de l’Institut de formation et d’accès au sport (IFAS) et des élèves des sections sportives de collèges de Kourou. Gabriel Serville, président de la CTG, et Gilles Le Gall, conseiller territorial délégué aux sports, ont profité de cette rencontre pour féliciter les athlètes et encourager les jeunes pousses à s’en inspirer. « Ces sportifs de haut niveau sont des marqueurs qui doivent vous pousser à tracer votre propre chemin », a déclaré Gabriel Serville.

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S’accrocher, coûte que coûte

Interrogés sur leurs débuts, les valeurs qui les animent ou la préparation aux compétitions, les champions ont donné de précieux conseils à leur auditoire. Selon eux, une détermination et une motivation sans faille sont essentielles à la réussite. Dany Dann, qui s’est lancé dans le breaking à l’âge de 15 ans, à Saint-Laurent du Maroni, révèle qu’il s’entraîne 6 à 7h par jour pour atteindre l’excellence : « J’ai envie que les jeunes générations comme la vôtre veuillent un jour me dépasser ».

Même discours chez Ulrich Robeiri qui assure qu’il a toujours voulu faire partie des meilleurs et marquer son sport : « Quand je suis arrivé à l’INSEP, j’étais dans une chambre triple, peu confortable et vétuste… Pour avoir mieux, il y avait trois critères, les résultats sportifs, les résultats scolaires et l’ancienneté. J’ai saisi ma chance ! » Pour Lucie Décosse, qui entraîne désormais l’équipe de France féminine de judo, il faut toujours y croire, malgré les coups durs : « C’est difficile, il y a beaucoup de sacrifices, on le sait dès le départ. Mais si on s’accroche, on peut y arriver, il faut continuer à s’entraîner malgré les échecs, corriger ses défauts et savoir accueillir chaque victoire. »

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Les Jeux Olympiques : « La victoire, une récompense collective »

Le soutien des proches, des pairs et de la population guyanaise jouent beaucoup dans le mental des athlètes. « La victoire, c’est une récompense collective car derrière il y a les parents, l’entraîneur, les sponsors, le public. Chercher à battre les meilleurs pour ne pas décevoir ceux qui croient en nous, c’est une motivation supplémentaire », raconte Marvin René qui espère se qualifier pour les prochains JO. « Le soutien du péyi m’a toujours portée », renchérit Lucie Décosse, revenue fêter chacun de ses titres en Guyane.

Les jeunes ont également interrogé les athlètes sur la gestion du stress. Accompagné depuis 2021 par un coach mental, Dany Dann a expliqué qu’avant l’entrée en scène, il s’imaginait dans un tunnel et faisait abstraction de tout le reste. « Je pense seulement à ma danse et à la musique, je ne vois que mon objectif, au bout du tunnel. »

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Anticiper la reconversion

Enfin, les athlètes ont parlé reconversion, un sujet à ne pas négliger car la carrière d’un sportif de haut niveau est courte. Si certains comme Marvin René et Dany Dann ont mis leurs études et carrière en pause, Ulrich Robeiri a toujours travaillé.

« Je suis ingénieur en électronique et informatique à la RATP. J’ai pu bénéficier d’horaires aménagés jusqu’en 2016, année de ma retraite sportive. J’avais anticipé et n’ai pas connu cette période de doute par laquelle beaucoup passent. » Marvin René songe à bifurquer dans la formation ou la préparation sportive. Dany Dan reprendra son métier d’aide-soignant à l’issue de sa carrière. Avant de quitter la CTG, les champions ont livré un ultime message aux jeunes espoirs guyanais. « Beaucoup aimeraient être à votre place. Vous êtes là car vous avez fourni des résultats, fait des sacrifices. Ce n’est que le début, allez-y à fond, respectez vos valeurs et essayez d’écrire vos noms dans l’histoire de votre sport. Nous, les aînés, on sera là pour vous motiver et vous encourager. Il faut que vous le fassiez pour les générations futures ! »

*Faisant partie des 4 sports additionnels sélectionnés par le comité d’organisation des JO 2024, au même titre que l’escalade, le surf ou encore le skateboard, le breaking ou breakdance va vivre la première olympiade de son histoire à Paris.

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