Créée en 2020 par Axel Loupéda, Belpair s’est spécialisée dans le nettoyage, la restauration et la personnalisation de sneakers mais aussi de textiles et d’accessoires.

Par Adeline Louault – Photo Mathieu Delmer

Populaire aux États-Unis depuis l’avènement du hip-hop, la rénovation de sneakers se développe depuis peu en France. En Guyane et aux Antilles, Belpair est le premier concept-store à proposer ces prestations sur mesure. C’est sur le campus de Houston qu’Axel Loupéda, alors étudiant boursier, a découvert l’upcycling, cette pratique qui offre une nouvelle vie aux accessoires fatigués. Doté d’une conscience environnementale forte, le jeune Guyanais issu des quartiers connaît mieux que personne la valeur des objets. Avec Belpair, il mise sur une consommation locale et alternative. « Au lieu de jeter, on augmente la durée de vie. La paire de baskets la plus écologique est celle que nous possédons déjà », assure le trentenaire. Au-delà de la simple restauration, Belpair peut customiser les chaussures, les sacs et tout article en cuir, daim et textile. Pour proposer des créations uniques, la maison travaille en collaboration avec des artistes spécialisés dans le street art, l’univers manga ou la culture autochtone.

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Belpair se distingue

2021
– Lauréat national du concours Talents des Cités – BPI France.
– Lauréat « Mo Pitch » catégorie Projets numériques et écoresponsables
French Tech Guyane.
– Lauréat MOCA Talent Centre des Cultures d’Afrique.

2022
Lauréat – Réseau Entreprendre Guyane.

2023
Finaliste du concours Innovation Outre-mer – Outre-mer Network, IMPACT partenaires et Bpifrance.

Un succès construit pas à pas

L’engouement des réseaux sociaux, l’éclairage des médias et la ténacité de l’entrepreneur ont contribué à faire de Belpair une marque tendance, mise en valeur par des ambassadeurs de renom comme Jamel Debbouze, Dimitri Payet ou Kalash. Porté par une activité qui ne cesse de monter en puissance, Axel a pourtant connu des difficultés. Titulaire d’un BTS de commerce international et d’une licence en marketing et communication mais parfaitement novice dans le domaine de la restauration d’accessoires, il s’est formé via des tutos sur Internet puis en effectuant un stage chez un professionnel américain.

Le financement du projet qui représentait, avec l’achat des machines et des locaux, un investissement d’environ 70 000 euros n’a pas été facile à trouver. « Au début, on est seul et inconnu. La charge mentale est lourde. Il ne faut pas hésiter à s’entourer, à chercher de l’aide et des conseils. » Le Medef, les réseaux Entreprendre, Outre-mer Network et la French tech ont été de précieux atouts pour Axel qui a appris à pitcher pour convaincre les investisseurs puis à structurer son entreprise. Et maintenant ? « Il faut se challenger pour viser l’excellence. Stagner, c’est régresser », affirme l’entrepreneur qui écume les salons pour trouver de nouvelles idées de développement. L’objectif actuel est de renforcer l’export et de « proposer une plateforme de commande gérée par l’IA qui permettrait de créer un modèle en ligne ».

La paire de baskets la plus écologique est celle que nous possédons déjà.

Axel souhaite également positionner Belpair en tant que studio créatif au service des entreprises et des collectivités. Quelques collaborations ponctuelles ont d’ailleurs déjà vu le jour. « Nous avons réalisé un polo pour le dernier lancement d’Ariane 5 avec le Centre national d’études spatiales, nous customisons des voitures pour Renault, des meubles pour le décorateur MoBelKoté, nous travaillons avec Lacoste sur des séries limitées, des personnalisations en boutique… » Droite dans ses bottes upcyclées, la maison Belpair trace patiemment sa route vers la réussite.


Retrouvez cet article dans le hors-série Outre-mer Innovation.