Doris Nol, elle relie les Antillais entre eux

Son esprit audacieux a conduit Doris dans les pays d’Amérique latine mais aussi en Belgique, au Royaume-Uni, en Espagne et dans les Caraïbes. Pour travailler ou se former (elle parle couramment français, anglais, espagnol et portugais), elle s’est attardée à Sao Paulo dans une ONG, à Porto-Rico, à la Barbade et aux Etats-Unis. Pas étonnant donc que cette jeune femme volontaire ait mené brillamment des études avec, à la clef, un master 2 en communication. à 27 ans, la voilà chargée de com’ pour une collectivité territoriale. Elle assure aussi des missions de traduction ponctuelles. Mais, outre une vraie passion pour les langues, Doris voue aussi un intérêt immodéré aux échanges. La preuve, elle a créé www.caraibexpat.fr, un site qui recense et relie les Antillais et Guyanais qui ont quitté leur terre pour s’installer ailleurs.

Pourquoi avoir créé un réseau propre aux Antillais ?
Doris Nol : à vrai dire, ce n’était pas l’idée de départ. Je voulais simplement que mon expérience au Brésil en 2012 profite à d’autres. Nombreux sont ceux qui partent poursuivre leurs études ou travailler ailleurs… Mais comment garder leurs traces ? Qu’ont-ils à nous apprendre ? Pensent-ils rentrer mettre leurs expériences à profit, ou est-ce une perte définitive ? Pas facile de répondre à ces questions. Ce phénomène se perpétue. Chacun a son idée sur ses conséquences positives ou négatives, mais aucun organisme ne l’évalue vraiment. Pensant que ça n’intéressait personne j’ai commencé à recenser des « Antillais voyageurs » comme moi. Le site est en ligne depuis juillet 2013. J’étais la première inscrite (rires). Le réseau s’est créé naturellement grâce au bouche à oreille.

Quelle est la finalité du site ?
Pour être passée par là, je sais que partir à l’étranger paraît complexe. Le site valorise ceux qui l’ont déjà fait. Ils se géolocalisent dans le monde via un formulaire en ligne, permettant une mise en contact interactive. Puis je rédige des articles partageant leur parcours, leurs difficultés, leurs réussites… Ces informations aident d’autres lecteurs à démarrer.

Vous pensez que l’expérience d’Antillais à l’étranger peut stimuler les jeunes Martiniquais ?
J’en suis convaincue. Quand on part du constat que la France et l’Europe en crise offrent moins d’opportunités professionnelles pourquoi continuer à se tourner systématiquement de ce côté ? Géographiquement, nous sommes proches de régions en plein développement, autant en pro-fiter ! à compétences égales, devant un recruteur, une candidature avec expérience internationale peut présenter plus de valeur ajoutée. En fédérant cette communauté, chacun contribue à faire avancer nos régions. Leur avenir est entre les mains de la jeunesse, elle ne doit pas s’en détourner, même à distance. Les lecteurs se rencontrent aussi lors de nos événements networking.

Quelle est l’importance du site actuellement ?
Plus de 400 personnes y sont répertoriées dans 30 pays. Ce loisir semble utile à d’autres et m’a poussé à le structurer. Caraibexpat est une association dont j’ai refait le site à neuf avec l’expertise de Platypus Agency. Grâce aux inscrits, le site élargit son potentiel et permet de :
• construire son projet vers l’étranger ou son projet retour grâce aux conseils partagés,
• s’informer sur la coopération caribéenne et les échanges internationaux,
• relayer les offres d’emploi des entrepreneurs locaux à la recherche de profils spécifiques,
• renseigner des PME souhaitant se lancer à l’international et trouver des partenaires d’affaires,
• assister aussi des étrangers intéressés par une installation aux Antilles.

J’invite tous ceux d’ici, « côté caraïbe », et tous ceux qui partent, « côté expats », à s’y inscrire !
Régulièrement, notre magazine se fera l’écho du site “caraib-expat” avec des témoignages d’Antillais et Guyanais actifs dans toutes les contrées du monde.